Alain Decaux : adieu conteur de mon enfance

Alain Decaux s’est éteint. La triste nouvelle est tombée, hier. Depuis, les hommages pleuvent. Et de nombreux anonymes se rappellent avec nostalgie du grand conteur de l’Histoire.

La journée avait pourtant bien commencé. En ce beau dimanche de Pâques, certains avaient assisté à la messe. D’autres avaient profité d’un bon déjeuner en famille ou entre amis. Et tous avaient cherché avec bonheur les œufs et autres poules en chocolat déposés dans les jardins. Le soleil avait même décidé d’être de la partie. Après cette parenthèse (bienvenue par ces temps obscurs !), un petit coup d’œil aux actualités… Et un nouveau coup au cœur.

Les nouvelles ne sont pas réjouissantes. Mais ces jours-ci, on ne s’attend pas à autre chose. On survole les titres. Et on s’en contente. Lorsqu’une ligne se détache. Alain Decaux s’en est allé. Et avec lui toute une partie de nous. La presse a salué l'une des figures légendaires de la télévision. Mais pour moi, il n’était que le merveilleux auteur de mes histoires du soir. Bien calée dans le canapé, je me rappelle avec un petit pincement au cœur La Révolution française racontée aux enfants que ma maman me lisait. C’est ce livre qui m’a donné le goût de l’Histoire. Alain Decaux prétendait qu’il ne voulait ni remplacer les profs, ni se substituer aux manuels scolaires. Pourtant, les cours auraient été bien plus intéressants. Et ils auraient intéressé bien plus d’élèves !

Alors oui, aujourd’hui, on peut saluer l’académicien, ses 46 années d’antenne et sa cinquantaine d'ouvrages. On peut respecter sa carrière politique. On peut… Mais il n’était pas que cela. Alain Decaux répétait volontiers qu’il n’était pas un historien, mais "un écrivain d'histoire". Et c’est exactement ça. À travers de petites histoires, il racontait la grande Histoire de la France. Alain Decaux est mort ce dimanche à l’âge de 90 ans. Et avec lui, une partie de mon enfance. Demain, je demanderais à ma maman de retrouver ce livre tant aimé afin de le partager avec ma fille.