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Attentats : banalisation et hiérarchisation de l’horreur ?

Peut-on réellement se faire à l’horreur ? Doit-on s’habituer aux attaques ? A-t-on le droit d’oublier les victimes ?

Le terrorisme n’a plus de frontières. Il frappe partout. La violence n’est plus confinée dans des pays en guerre. Elle est là. Les choses ont changé. Le monde a évolué. Passé l’horreur des premiers jours, la vie reprend son cours. Toujours. De plus en plus rapidement.

Et si on assistait à une insupportable banalisation ? Rappelez-vous. En janvier 2015, la France s’est arrêtée de respirer après les tueries de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher. Les réseaux sociaux se sont couverts de drapeaux tricolores, de larmes, de messages, d’hommages. Nous étions tous Charlie. En novembre 2015, le massacre du Bataclan et des terrasses parisiennes a replongé le pays dans le chaos et l’horreur. On a de nouveau pleuré et pansé nos blessures. En mars 2016, c’est Bruxelles qui a été touché. Et nous sommes tous devenus Belges.

L’été dernier, le drame de Nice a secoué les congés estivaux. Une vague. Mais plus de raz de marée à l’horizon. La semaine dernière, Manchester. Qui s’est senti concerné ? Qui a allumé une bougie ? Qui a brandi l’Union Jack ? Et que dire de l’attentat qui a visé, il y a quelques jours, des chrétiens coptes en Egypte ?

On le sait, plus un drame se passe près de chez nous, plus il nous touche. Pourtant, l’horreur est la même partout. En quoi le massacre d’enfants présents dans un bus lors du week-end de l’Ascension serait-il plus supportable que celui d’ados sortant d’un concert ? Pourquoi l’égorgement d’un prêtre serait-il moins horrible que l’assassinat de deux policiers ? Tout comme la banalisation du terrorisme, la hiérarchisation de l’horreur est insoutenable. Chaque victime fauchée avant l’heure mériterait qu’on ne l’oublie jamais. Chaque mort devrait être pleurée.

Et plus que tout, personne ne devrait s’habituer. Jamais.

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