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Attentats de Paris : on a le droit d’avoir peur

Paris est debout. La vie doit continuer. La liberté peut triompher. La peur n’a pas sa place. Vécu comme une faiblesse, ce sentiment a été enfoui. Caché. C’est presque devenu un gros mot. Et pourtant… On a le droit d’avoir peur.

Il ne faut pas avoir peur. Même Obama s’y est mis ce week-end. Ne pas céder à la panique. Continuer à vivre. Rester debout… Tout ça, c’est bien joli, mais la peur ne se commande pas. On ne peut pas la faire disparaitre. Tout juste la faire taire. Un petit peu… Pourtant, on y a mis de la bonne volonté. On a débouché une bouteille de vin, on a multiplié les apéros, on s’est régalé de saucisson, on a même fêté le Beaujolais nouveau. Tout ce qui fait qu’on est Français et qu’on aime la vie. On a bravé l’interdiction de se rassembler. On a déambulé dans les rues de Paris. On a même choisi les lieux les plus fréquentés. On a marché la tête haute. Et pourtant…

On s’est figé à chaque passage des secours. On s’est arrêté parler à chaque sirène. On a sursauté lorsque la machine à laver est passée en mode essorage. On a voulu s’enfuir en courant en attendant la porte claquer.

On a essayé de "reprendre une vie normale". Et pourtant…

On est resté l’œil rivé sur les chaînes d’info en continu. On s’est gavé d’éditions spéciales et de reportages. On a bien essayé de regarder une série ou une comédie, mais sans grande conviction. On a pris des nouvelles de nos proches et de nos amis tous les jours, insistant pour savoir s’ils allaient bien. On a paniqué de ne pas pouvoir joindre un membre de sa famille.

Depuis une semaine, Paris, la France, le monde… L’univers ne voit plus la vie qu’en bleu, blanc, rouge. Sur les réseaux sociaux, les photos d’apéritifs entre amis se multiplient. Le slogan "Fluctuat Nec Mergitur" accompagne les clichés de la vie quotidienne que les Français partagent. Les Parisiens n’ont pas délaissé les trottoirs de leur ville. Ni même les terrasses. Et pourtant…

On dort mal. On fait des cauchemars. On cogite. On s’inquiète. On est sur le qui-vive. On est sur les nerfs.

Alors oui, Paris est debout. Oui, la France ne se laissera pas intimider. Mais…

On a le droit d’avoir peur. On a le droit d’en parler. On a le droit de s’emporter. On a le droit de pleurer. Parce qu’on est humain. Cette humanité qui fait tant défaut aux barbares qui s’en sont pris à notre amour de la vie.

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