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Aung San Suu Kyi rencontre les groupes ethniques armés birmans

RANGOON (Reuters) - Aung San Suu Kyi, dont le parti a largement remporté les élections législatives birmanes de novembre dernier, s'exprime ce mardi devant des centaines de représentants des nombreux groupes ethniques armés du pays, de l'armée et du Parlement réunis pour des pourparlers de paix.

Le nouveau Parlement dominé par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de la lauréate du prix Nobel de la paix ne se réunira qu'en mars prochain, avant une élection présidentielle qui devrait avoir lieu le mois suivant.

Mais Aung San Suu Kyi entend user de son influence pour mettre fin à des décennies de conflits armés dans les régions périphériques du pays.

L'actuel gouvernement birman a signé en octobre un accord de cessez-le-feu qui n'a été paraphé que par sept des 15 groupes ethniques conviés aux négociations.

"Nous avons bon espoir qu'Aung San Suu Kyi et son (futur) gouvernement pourront négocier avec le chef de l'armée, car sans implication de l'armée, il ne sera pas possible de mettre fin aux combats", a déclaré Padoh Saw Thamein Tun, un des dirigeants de l'Union nationale Karen, un des principaux groupes insurgés.

Depuis l'accord du mois d'octobre, les affrontements ont repris de plus belle dans l'est de la Birmanie, en particulier dans la région majoritairement Karen le long de la frontière thaïlandaise.

Le président birman Thein Sein et le chef de la toute puissante armée birmane, qui avait réprimé dans le sang les partisans de la LND lors de leur précédent triomphe électoral, en 1990, assisteront également au rassemblement de mardi dans la capitale, Naypyitaw.

La Birmanie a été dirigée par une junte militaire pendant 49 ans, jusqu'à la désignation d'un gouvernement semi-civil en 2011. La présence du chef de l'armée, Ming Aung Hlaing, aux côtés d'Aung San Suu Kyi semble indiquer que la transition se déroule sans heurts pour le moment.

La "dame de Rangoun" ne peut cependant pas se présenter à l'élection présidentielle aux termes de la Constitution rédigée par les généraux, toujours omniprésents sur la scène politique puisqu'ils se sont octroyés le droit de nommer un quart des députés, choisis dans leurs propres rangs, et trois ministres clés, ceux de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires frontalières.

(Anton Slodkowski et Hnin Yadana Zaw; Tangi Salaün pour le service français)

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