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Avortement : restriction, interdiction et prison ?

Après l’Espagne, c’est au tour de la Pologne d’examiner une proposition de loi visant à interdire l’avortement. Un retour en arrière qui fait frémir une Europe de plus en plus conservatrice.

Demain, en Pologne, les femmes ne pourront avorter qu’à condition d’avoir été violée ou de mettre au monde un enfant présentant une grave pathologie irréversible ou si la grossesse représente un risque pour vie ou la santé de la mère. C’est en tout cas ce que prévoit une proposition de loi déposée la semaine dernière par le comité "Stop Avortement". Ce week-end, des milliers de personnes en noir ont manifesté devant le Parlement polonais contre ce bannissant pur et simple du droit à l’IVG dans ce pays gouverné par la droite conservatrice catholique. Pire, la loi entend bien élever les pècheresses au rang criminel en les envoyant en prison (même si le texte autorise le juge à renoncer à punir les femmes qui avortent). Un retour en arrière dramatique qui secoue nos voisins de plus en plus fréquemment. Il y a deux ans déjà, l’Espagne avait failli basculer. Demain, c’est la Russie qui pourrait vouloir défaire ce qu’elle a été la première à mettre en place.

22 millions de femmes avortent aujourd’hui dans le monde dans des conditions sanitaires déplorables. Et on voudrait qu’elles soient plus nombreuses ? Que peuvent bien penser ceux qui prônent une interdiction totale ? Que les femmes se font avorter par plaisir entre une manucure et un café entre copines ? Avant de porter un enfant, on a tous une idée très précise sur le sujet. Mais dès lors que la vie est portée, les certitudes s’envolent. Les lignes sont floues. La solution unique n’existe plus. La faute aux hormones peut-être, mais dès le départ, tout bascule. Et si je devais avorter, en aurais-je finalement la force ? L’IVG est une décision difficile à prendre. Elle bouleverse la femme. Le couple. Mais c’est une décision qui revient à celle qui peut porter la vie. Interdire l’avortement ne fera pas stopper les IVG, mais renverra les femmes se faire mutiler dans une arrière-boutique crasseuse.

Alors non à l’interdiction de l’avortement. Non à la restriction des droits des femmes. Mais oui à plus de prévention et de sensibilisation. Dans un monde parfait, aucune femme n’aurait à subir le traumatisme d’un avortement… Parce qu’elle aurait été accompagnée sur sa sexualité dès son adolescence. Parce qu’elle n’aurait pas "enfanter" dans une situation économique désastreuse. Parce qu’elle n’aurait pas joué de malchance avec une contraception défaillante. Parce que… Dans un monde parfait, l’IVG ne serait pas utile.

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