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BCG en rupture de stock : que nous cache-t-on ?

Le BCG est en rupture de stock depuis des mois. Et la situation n’est pas près de s’arranger. Mais tout le monde semble s’en moquer. Sanofi et Marisol Touraine en tête… Les parents qui essayent de faire vacciner leurs enfants risquent de devenir fous.

Aujourd’hui en France, il n’est plus obligatoire de faire vacciner son enfant contre la tuberculose. Mais le BCG est encore fortement recommandé en Île-de-France notamment. Fort de cette information, les jeunes parents doivent donc trancher : BCG or not BCG pour leur bébé ? Telle est la question. Hélas, la réalité est bien plus compliquée. La recherche du fameux vaccin est un véritable parcours du combattant. Pire, les professionnels de santé ont même tendance à jouer avec nos nerfs.

Mais commençons par… le commencement ! Quelques jours après être sortis de l’hôpital avec leur nouveau-né, d’heureux parents se rendent chez le médecin pour la première visite, histoire de vérifier que tout se passe bien. Poids, taille, tonicité, alimentation… Puis viennent les questions sur la vaccination. Première surprise, le BCG n’est plus obligatoire. En fait, ce n’est pas récent, mais personne ne semble au courant. Alors, pourquoi vouloir le faire ? Et bien à en croire ceux qui savent, mieux vaut faire vacciner les nourrissons résidants en Île-de-France. Donc, si vraiment vous y tenez, vous pouvez. Ordonnance en mains, direction la pharmacie.

Acte I, la pharmacie. Et là, première déconvenue. Rupture de stock. Pas de panique, il suffit de le commander. Sauf que c’est désormais impossible : le BCG compte parmi les grands absents des pharmacies depuis des mois. Il aurait dû refaire surface en ce mois de mai, mais pour l’heure, c’est toujours le grand désert sur les rayonnages. Du côté du Laboratoire, les nouvelles ne sont pas rassurantes. Récemment contacté par Le Figaro, Sanofi-Pasteur, unique fournisseur en France de vaccins contre la tuberculose, a admis ne "pas pouvoir se prononcer sur un calendrier précis" et précisé que la pénurie pourrait durer encore "quelques mois". Alors que faire ? À la pharmacie, on vous dit de tenter votre chance auprès d’une PMI (Protection maternelle et infantile).

Acte II, la PMI donc. Et là, deuxième déconvenue. Les deux centres contactés sont débordés. Comprenez qu’ils ne vaccineront pas votre bébé. Ça commence à devenir pénible, surtout lorsqu’il est recommandé de faire vacciner son nourrisson avant ses trois mois. Tic-tac, tic-tac… La tension monte. Heureusement, à la PMI, on vous rassure. Si vous n’êtes pas une famille "à risque", que vous n’allez pas dans les supermarchés (la climatisation, ça permet de partager facilement tous les virus) et que vous ne prenez pas le métro, il n’y a pas de souci ! Eh bien, nous voilà rassurés, la solution est simple : se couper du monde. Et si cette perspective ne vous enchante pas ? Selon la PMI, il est possible de prendre rendez-vous à l’hôpital, sauf qu’actuellement il n’y a pas de place avant juillet. Tic-tac, tic-tac… Votre bébé aura plus de trois mois.

Face à la rupture de stock du BCG, beaucoup de parents doivent renoncer à faire vacciner leurs enfants. Non parce qu’ils le veulent, mais parce que la situation les y oblige. Et si demain votre enfant contractait la tuberculose ? Qui ne s’en voudrait pas ? Il ne manquerait plus que les médecins vous rappellent que cette vaccination était fortement recommandée et que vous avez été négligeant.

Où est la liberté de choisir si vous ne pouvez pas exercer votre libre arbitre ? Comment prendre la bonne décision quand finalement vous êtes dépendant d’un hypothétique réapprovisionnement ? Et comment expliquer cette rupture de stock ? Lorsqu’il était obligatoire, le BCG était commercialisé par deux laboratoires. Aujourd’hui, seul Sanofi-Pasteur le propose encore. Enfin, le proposait…

Le BCG n’est-il plus rentable ? Pourquoi seules les familles "à risque" sont directement dirigées vers la PMI ? Et qu’est-ce qu’une famille "à risque" ? Pourquoi l’État a-t-il décidé de supprimer le caractère obligatoire du BCG en Île-de-France si ce vaccin reste fortement recommandé par l’OMS ou le Haut conseil à la santé publique ?

À moins que la vérité ne soit ailleurs. Selon certains, le vaccin aurait été détourné de son utilisation première pour soigner notamment le cancer de la vessie…

Devant ces interrogations, et toute cette incompréhension, le plus simple était de demander à la ministre de la Santé. Alertée sur la situation par des élus de la mairie d’Orléans, Marisol Touraine (du moins son cabinet) a répondu avoir "pris connaissance avec intérêt" du problème et "prescrit un examen attentif" du dossier. Merci Madame la Ministre. Nous avons nous-mêmes essayé d’interpeller Marisol Touraine sur Twitter. Elle n’a pas daigné répondre.

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