Retrouvez Weekly sur Facebook

TV/Cinéma/Culture

Cannes 2017 : Jour 10 et 11 "Des monstres gentils, Joaquin Phoenix en mâle alpha et mon palmarès"

Découvrez chaque jour " la vraie vie " d'une festivalière dans les coulisses du plus grand festival de cinéma du monde. 

Les derniers jours de Cannes sont arrivés. Avec la fermeture du marché du film et les stands qui se vident, on sent bien que la frénésie cannoise est en train de retomber. Cette fin de quinzaine est souvent l'occasion de " rattraper " les films qui nous auraient échappés puisque plusieurs des longs métrages des différentes compétitions sont rediffusés. J'ai donc décidé de profiter de ces séances de rattrapage.

Une vraie/fausse sorcière

Le cinéma des Arcades a ainsi programmé I'm not a Witch de Rungano Nyoni, un film zambien programmé à la Quinzaine des réalisateurs et qui a fait un petit buzz sur la Croisette. L'histoire ? Une petite fille de huit ans est accusée de sorcellerie par les gens de son village. Après un procès expéditif, Shula se retrouve condamné à vivre dans un village de sorcières, attachée désormais à un ruban pour éviter qu'elle ne s'enfuit. I'm not a witch pourrait presque être un documentaire, un de ces films qui nous plonge dans un autre monde celui des sorcières, croyance apparament encore forte en Zambie. On est un peu comme les touristes qui viennent voir les sorcières au début et à la fin du film, on est curieux de ce folklore, on veut observer sans juger. Mais quand ce monde est vu dans les yeux d'une petite fille de huit ans (formidable Maggie Mulubwa) et qu'on comprend qu'il va devenir sa prison, on comprend que ces croyances sont une terrible réalité pour certains. Ce qui commence comme une fable tourne vite au cauchemar. Le voyage est un peu rèche et le propos pas toujours simple d'accès mais la morale elle reste implacable. 

Zombies et cie 

On reste dans le domaine de la magie avec Zombillénium, le long métrage d'animation adapté de la BD d'Arthur De Pins que je n'avais pas pu voir mercredi. Nous voilà plongés dans un univers coloré et ludique puisque De Pins et son coréalisateur Alexis Ducors ont imaginé un parc d'attractions peuplés de toutes sortes de monstres : des zombies, des loup garous, des vampires, des sorcières... Mais quand Hector, un humain déterminé à fermer le parc, se retrouve lui-même transformé en monstre, il va devoir déjouer les plans du diable en personne. Avec son univers coloré et ses bestiaires monstrueux, Zombillénium n'a aucun mal à séduire petits et grands. On aime sa 3D stylisée pour être proche de l'imagerie de la BD, mais ce que l'on apprécie le plus dans ce dessin animé famillial c'est le sous-texte accessible pour les parents autour notamment de l'exploitation, de la lutte syndicale et de l'industrie du divertissement. 

Le dernier film de la compétition

Samedi 27 mai, avant la clôture et la remise du palmarès on ne pouvait manquer le dernier film de la compétition. Surtout qu'il s'agit d'un long métrage réalisé par la britannique Lynne Ramsay avec Joaquin Phenix en mâle alpha. You Were Never Really Here est un thriller qui voit un homme de main efficace et traumatisé tenté de sauver une jeune fille prise entre les mains d'un réseau pédophile. Le bad boy gentil qui vole au secours de la demoiselle en détresse ? Rien de bien révolutionnaire en apparence. Mais Lynne Ramsay compte bien renverser les codes habituels du genre. La mise en scène est légère, la violence souvent hors cadre et compte beaucoup d'images élégiaques mais le film est surtout une occasion pour Ramsay de revenir sur une certaine vision de la masculinité américaine. Un constat passionnant. 

Mon palmarès 

Pour terminer cette quinzaine, voici mon palmarès personnel. Je précise qu'il ne s'agit pas de pronostics mais de choix personnels basés sur les films de la compétition que j'ai vu (soit un peu plus de la moitié).

Palme d’Or

Okja, de Bong Joon Ho

Grand Prix

You were never really here, de Lynne Ramsay

Prix du jury

120 battements par minute, de Robin Campillo

Prix d’interprétation féminine

Ayame Misaki dans Vers la Lumière de Naomi Kawase

Prix d’interprétation masculine, Robert Pattinson dans Good Time

Prix de la Mise en scène ex æquo

Kornél Mundruczó pour La Lune de Jupiter

Joshua et Bennie Safdie pour Good Time

Prix du scénario

Brian Selznick pour Wonderstruck.

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


Suivez-nous

Les auteurs