Catalogne : l’Europe nous rend-elle nationaliste ?

L’Europe… À l’origine, une belle idée. Sur le papier, une promesse d’avenir. Mais à l’arrivée, quelle déception ! Et ce n’est pas près de changer. L’Europe des échanges, oui. L’Europe des capitaux, oui. Une Europe économique, d’accord. L’Europe des hommes, non. Plus les États transfèrent leur pouvoir décisionnaire, plus les habitants des pays membres rentrent dans leur coquille. Mais comment pourraient-ils faire autrement ? Il n’est déjà pas facile de se plier aux règles imposées par une élite de planqués qui accouchent de lois saugrenues, alors comment supporter les ordres d’une nébuleuse supranationale et intergouvernementale ?

Hier, une partie des Espagnols étaient appelés aux urnes. Et d’après les premières estimations, ce sont les séparatistes qui prendraient le contrôle du parlement de Catalogne. En ligne de mire : l’indépendance de leur région chérie. Preuve qu’avant même de se sentir Espagnol, certains sont d’abord Catalans. Pas la peine de leur demander s’ils se sentent Européens.

En France, même combat. Les Basques, les Bretons, les Corses… Regardez la levée de boucliers provoquée par le redécoupage des nouvelles régions. Et en même temps, comment un Corrézien peut-il envisager que sa capitale administrative soit Bordeaux ou que Strasbourg soit celle d’un Châlonnais ? Ce n’est pas parce que l’État le décide que l’on va se sentir appartenir à une nouvelle entité. Et d’ailleurs comment concevoir cette unité tant recherchée lorsque tout est fait pour cloisonner. Séparer ?

On a du mal à sentir proche de ses voisins. On ne partage pas grand-chose avec les personnes que l’on croise tous les jours, si ce n’est un wagon de métro ou un ascenseur. On ne sait même plus ce que ça veut dire d’être Français. Comment se sentir Européen ? Et si finalement, le véritable enjeu était ailleurs ? Et s’il fallait juste réapprendre à vivre ensemble. À dépasser les différences. À tendre la main. À se sentir humain, tout simplement.