Ces petites polémiques de 2014...

1. La ministre de la Culture Fleur Pellerin qui ne lit plus : "symptôme de la professionnalisation de la vie politique" ?

Le dimanche 26 octobre, la nouvelle ministre de la Culture Fleur Pellerin n'aurait peut-être pas dû se rendre sur le plateau de l'émission "Le Supplément" sur Canal+. Ou du moins aurait-elle pu penser à se faire préparer des fiches par ses équipes. A la question de Maïtena Biraben qui lui demande quel est son livre préféré de Patrick Modiano, écrivain français juste récompensé du Nobel, la ministre après hésitation finit par répondre : "J'avoue sans aucun problème que je n'ai pas du tout le temps de lire depuis deux ans". Shocking ! Cette déclaration ne passe pas inaperçue, dans les milieux culturels et politiques. Sur Twitter non plus. La journaliste du Monde Hélène Bekmezian a ainsi réagi : "#Pellerin et Modiano, nouveau symptôme de la professionnalisation de la vie politique avec ses ministres non-spécialisés et interchangeables".

2. La France reconnaît la Palestine : une "grave erreur" ou un premier pas "de grande valeur" ?

Le 2 puis le 11 décembre, les députés et sénateurs ont adopté une résolution pour inviter le gouvernement français à reconnaître l'Etat de Palestine. Un vote non contraignant, qui vise à "obtenir un règlement définitif du conflit". Si la classe politique était quasiment unanime, certaines voix discordantes se sont faites entendre, notamment au sein de l'UMP qui a regretté une mesure électoraliste et qui risquait d'importer le conflit israélo-palestinien en France. "Une grave erreur" selon le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Pour le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Harlem Désir, il s'agit au contraire d'obtenir "un Etat de Palestine réel" et de "donner une chance à la négociation". Pour le responsable du projet Israël/Palestine du Conseil Européen des Relations Internationales Hugh Lovatt, le texte a même une "grande valeur".

3. Frigide Barjot a quitté son logement social : une "basse vengeance des socialistes" ?

Sous le coup d'une procédure d'expulsion du logement social parisien qu'elle occupait depuis plusieurs années avec sa famille, Frigide Barjot a fini par déménager en octobre. La figure du mouvement de la Manif Pour Tous était accusée par son bailleur d'utiliser son duplex de 173m² à des fins commerciales. Celle qui souhaite désormais être appelée par son vrai nom, Virigie Tellenne, avait accusé sur Twitter "subir le contre-coup de son engagement". Certains de ses soutiens n'ont d'ailleurs pas hésité non plus à évoquer une "basse vengeance des socialistes".

4. La Tour Triangle rejeté par le Conseil de Paris : "un ensemble de bureaux en forme de gigantesque part de brie" inutile ?

Le 17 novembre, le Conseil de Paris a rejeté le projet de construction d'un grand ensemble de bureaux, la Tour Triangle, pensé par les architectes Jacques Herzog et Thierry de Meuron. Un dossier défendu bec et ongles par la nouvelle maire Anne Hidalgo, qui a affirmé ne pas renoncer pour autant. "#Paris mérite mieux qu'une 'gigantesque part de brie' ", a encore récemment twitté l'élu de l'opposition municipale Jean Didier Berthault, reprenant le surnom donné par Télérama. Au moment du vote, la secrétaire nationale des Verts Emmanuelle Cosse avait twitté "Le PS sacrifie la transparence démocratique pour construire une tour de bureaux inutile. Ce n’est pas ça le progrès". Suite au prochain numéro !

5. La Woman Tax ou Taxe Rose : quand les femmes payent plus cher que les hommes

Début novembre, Bercy annonçait qu'une enquête allait être menée sur l'existence d'une taxe rose, dénoncée par le collectif Georgette Sand. Selon les féministes, Tumblr à l'appui, les femmes paieraient plus chers que les hommes certains produits : rasoirs, crème, brosse à dent... Des prix genrés contre lesquels une pétition a même été lancée ! La Secrétaire d'Etat aux Droits des femmes Pascale Boistard avait reçu les "Georgettes" et même twitté dans la foulée un ironique "Moi aussi j'y pense en me rasant". Beaucoup avaient aussi trouvé stupide cette mobilisation, défendant l'enseigne incriminée en avançant l'argument du versionnage, logique marketing. Parfois avec humour, comme l'éditorialiste Jérôme Libeskind. "Bercy lance une enquête sur cette histoire de #WomanTax. A quand une enquête qui se scandalise du prix du café dans une capsule ?", s'était-il ainsi interrogé sur Twitter.