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Cet été, je me souviens… de Nice

Février 1991. Nice. Une sœur malade et un carnaval annulé… Pour des vacances ratées inoubliables !

Il était une fois, une ville lointaine pour une petite fille d’une dizaine d’années. Un petit point sur la carte, à l’autre bout de la France, juste à côté de la frontière italienne. Nice. Et avec elle, la promesse de vacances merveilleuses. Pas de farniente sur la plage en perspective. Nous sommes en février. Et c’est bientôt le carnaval ! Le plus grand au monde après ceux de Rio de Janeiro et de Venise. Un voyage préparé de longue date. L’occasion de rendre visite à une partie de la famille qu’on n’a jamais vue. Mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Vraiment pas.

D’abord, la benjamine de la famille est tombée malade. Une bonne grosse angine avec 40 de fièvre, histoire de la clouer au lit. Et nous à son chevet. Adieu balades sur la promenade des Anglais. Bonjour l’ennui. Restait la perspective réjouissante du défilé. Le grand jour approchait. Mais là encore, le sort a décidé de nous jouer un vilain tour. Nous sommes en 1991. Pour des raisons de sécurité (nous sommes en pleine guerre du Golfe), le carnaval est… annulé ! C’est d’ailleurs la seule fois que les festivités n’ont pas eu lieu. La seule… Les chars étaient pourtant prêts. Ils attendaient dans les hangars leur grande sortie. Leur heure de gloire. Ils ne verront pas la lumière du jour. C’est donc là, dans ces entrepôts et sous d’horribles néons, que nous avons pu les voir. Pas de musique. Pas de confettis. Rien de festif. Et pourtant…

Plus de vingt ans se sont écoulés et ce voyage raté reste un bon souvenir. Parce qu’il suffit qu’on en reparle au cours d’un dîner familial pour sourire.

Mais depuis le 14 juillet dernier, Nice n’évoque plus cette parenthèse de vie. La ville est une nouvelle plaie dans le cœur de la France. On pense à tous ceux qu’on aurait pu perdre. On pense à tous ceux qui ont perdu quelqu’un. L’horreur a effacé vingt ans de souvenirs. Il faudra du temps pour qu’ils puissent émerger à nouveau.

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