Champs-Elysées Film Festival : Pahokee, un docu au coeur de la jeunesse américaine

Jeudi 20 juin 2019. Le Festival des Champs Elysées bat son plein. La foule s’amasse devant le Publicis Cinéma pour assister à la masterclass consacrée à l’acteur culte Kyle Maclachlan. La séance animée par la journaliste sériephile Charlotte Blum est malheureusement complète. Alors je décide de me lancer dans le grand bain de la compétition avec Pahokee.

Eclectisme. Comme chaque année, la sélection consacrée aux longs métrages indépendants américains brille par la diversité de ses choix. Seul documentaire de cette compétition américaine, Pahokee réalisé par Ivete Lucas et Patrick Bresnan séduit immédiatement par ses couleurs chatoyantes et la bonne humeur de ses interprètes. Et pour cause, nous voilà projetés dans les Everglades en Floride dans une petite bourgade (Pahokee) où les habitants ont des crocodiles comme voisins.

Teen movie. Les cinéastes ont suivi pendant un an les aventures de quatre lycéens qui se préparent à passer le bac. On y découvre mi-amusés mi-émerveillés le quotidien ahurissant de cette petite communauté qui vit au rythme des joies et des peines adolescentes. Tous les stéréotypes du teen movie américain sont passés au crible avec l’élection de la Miss Lycée, le championnat de football, la Prom Night ou encore la remise des diplômes. Mais à Pahokee, pas de privilégiés juste des jeunes avec des rêves d’avenir.

Brut. Dans sa forme, Pahokee privilégie un montage assez sobre et évite les pièges tire-larmes. Les rebondissements s’invitent dans la narration comme dans la vraie vie. Pas de voix-off, pas de musique trop envahissante, bref le documentaire tente de faire un condensé assez brut de la réalité qu’il tente de capter. Même si le spectacle est prenant, on regrettera tout de même le manque de point de vue de l’ensemble. Le message sur l’importance de la jeunesse pour ces villes américaines, encore marquées par leur passé agricole, aurait pu être plus fort en ne se contentant pas de suivre le fil du temps. Cela n’empêche pas la beauté des images d’être entêtante même quand les lumières se rallument.