Champs-Elysées Film Festival : Saint Frances, le coup de cœur de Weekly

Lundi 24 juin. Avant-dernier jour du Champs-Elysées Film Festival. Malgré la chaleur qui s’invite en cette fin de manifestation, l’enthousiasme général ne se dément pas. Il n’y a qu’à voir la file d’attente qui patiente sagement devant Le Lincoln en cette fin de journée pour s’en assurer. Aujourd’hui, on continue notre exploration de la compétition américaine avec Saint Frances de Alex Thompson.

Un nouveau monde. On n’est pas sérieux quand on a 17 ans. A 34 ans non plus. C’est du moins le constat amer que porte Bridget sur son existence. Sans enfants, sans mari et sans travail gratifiant, elle décide de se transformer en nounou pour la saison estivale. Entre les réactions imprévisibles de Frances, la petite fille dont elle s’occupe, son avortement et les états d’âme de sa patronne, elle va vivre un été mouvementé.

Clichés (ou pas). Ainsi résumé Saint Frances pourrait apparaître comme un énième film sur les trentenaires en proie au doute. On redoute la morale incontournable qui conduirait Bridget à devenir une jeune femme rangée et mère, puisque c’est le seul modèle qui peut rendre les femmes heureuses. Mais il n’en est rien, bien au contraire. Certes Bridget va sortir transformée de cette expérience mais tout simplement en apprenant à mieux se connaître. Et en acceptant ses contradictions.

Organique. Le cheminement de Bridget est traité avec subtilité, passant du rire aux larmes comme dans la vraie vie. Mais surtout le film d’Alex Thompson (écrit par son actrice principale Kelly O’Sullivan) ose aborder avec courage et une certaine franchise des sujets délicats comme l’avortement ou la dépression post partum, mais sans jamais tomber dans le drame ou la caricature. Bref, Saint Frances est une vraie réussite, le coup cœur de Weekly sur ce Festival. On espère que le film trouvera un distributeur dans l’Hexagone.