Christiane Taubira partie mais pas silencieuse : danger pour Hollande ?

2017 n'est pas si loin. Et François Hollande avait certainement en tête l'élection présidentielle lors des discussions avec sa désormais ex Garde des Sceaux sur son départ du gouvernement. Exit Taubira, icône de la gauche qui, en trois ans et demi passés à la Chancellerie, a porté une vingtaine de textes dont certains emblématiques comme le mariage pour tous ? Le risque n'est pas à minimiser, tant par l'impact que cela peut avoir sur l'image de la majorité que par le risque d'une liberté de parole retrouvée pour Christiane Taubira.

Même ses critiques régulières et certains esprits obsessionnels ne peuvent pas nier la force de caractère de l'ancienne députée de Guyane. "Parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l'éthique et au droit", tout a été dit dans un tweet, contredit par un plat "résister ce n'est pas fuir" du Premier ministre. Une contradiction quelque peu hypocrite également car lui a-t-on vraiment laissé le choix ?

La sortie de Christiane Taubira lui laisse aujourd'hui une position de franc-tireuse qui doit faire monter la pression artérielle de beaucoup sous les ors de la République, malgré les affirmations de loyauté de cette dernière vendredi à New-York. Explications de sa farouche opposition à la déchéance de nationalité dans un surprise "Murmures à la jeunesse", un autre "Etre ministre" annoncé en mars, les frondeurs qui lui font de l'oeil, des envies de musique, les choix qui s'offrent à elle sont nombreux. Sur Canal+, celle qui cite souvent Césaire a déclaré vouloir maintenant "être entourée de [ses] livres en Guyane, sous un dôme de lumière ". Mais une "grenade dégoupillée" comme évoquent plusieurs médias peut-elle rester très longtemps dans le calme amazonien sans vouloir à nouveau faire du bruit ?