Ciné : de l'amour dans les salles
Retrouvez chaque semaine, la chronique de Marianne et Laurence consacrée aux sorties ciné. Le film à ne pas rater. Ou au contraire celui à ne pas aller voir… Elles font le tri pour vous.
Cette semaine ce n’est pas la Saint-Valentin. Et pourtant l’amour est partout dans les salles de cinéma. Enfin comme le bonheur n’intéresse personne, il s’agit globalement d’amours contrariées.
Dans Yves Saint-Laurent de Jalil Lespert, Pierre Bergé nous raconte sa passion mouvementée, sur fond de chiffons, avec le célèbre couturier. Miles Teller et Shailene Woodley (la future Jennifer Lawrence), vivent une romance adolescente à part dans The Spectacular Now de James Ponsoldt. C’est moins cliché que d’habitude, promis. Ne croyez pas qu’incarner le fantasme de milliers d’hommes a facilité la vie amoureuse de l’héroïne de Gorge Profonde. C’est même le contraire qui se passe dansLovelace, le biopic faussement sulfureux signé Rob Epstein.
Les Sorcières de Zuggaramurdi ne croient plus en l’amourdepuis longtemps. Pire, elles veulent imposer une apocalypse féminine. Mais quand un braqueur fait les yeux doux à l’une d’entre elles, les choses commence à dégénérer. Rassurez-vous comme d’habitude chez Alex de la Iglesia, tout ceci est à prendre au 36e degré.
Plus sérieux, Pour ton anniversaire de Denis Dercourt relate comment l’équilibre d’un couple vacille quand un fantôme du passé ressurgit soudainement dans leur vie. Après, vous ne ferez plus de promesse à la légère. Asia Argento se prend pour Fanny Ardant dans Cadences obstinées, deuxième réalisation de la Femme d’à côté. Il y est question, je vous le donne en mille, d’amour et de regrets.
Il n’y a pas que la passion amoureuse qui ronge le cœur des êtres humains. L’amour indéfectible pour ses enfants est à coup sûr une source d’inquiétude. La toujours impeccable Judy Dench tente se retrouver le fils qu’on lui a enlevé dans l’émouvant Philomena de Stephen Frears. Quant à Jason Statham, comme à son habitude, il distribue des taloches à tour de bras dans Homefront de Gary Fleder. En même temps, hein, faut quand même être pas très « fute-fute » pour s’en prendre à la fille de Jason Statham !
Le moment d’amour lumineux de la semaine : Philomena révoltera les spectateurs, même ceux qui ne se sentent a priori pas concernés par le sort des enfants irlandais arrachés à leurs mères par l’Eglise. Jamais larmoyante, tout en nuances, cette enquête quasi policière dénonce un drame encore actuel pour des milliers de personnes. Tout simplement passionnant.
La déception de la semaine : Malgré son emballage rutilant, ses acteurs inspirés et sa bande son électrisante, Yves Saint-Laurent de Jalil Lespert se révèle aussi vide que le regard d’Anna Wintour à la Fashion Week. Il faudra attendre la sortie du Saint-Laurent de Bertrand Bonello pour tenter de cerner qui était l’homme derrière les lunettes et le costume impeccable.
L’info incontournable de la semaine : Pour sa 67e édition, le Festival de Cannes aura un président du jury d’exception, ou plutôt une présidente. C’est la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion qui succédera à Steven Spielberg dans cette difficile fonction. Ce n’est pas la première fois qu’une femme occupera ce poste (on se rappelle d’Isabelle Huppert, de Jeanne Moreau ou encore d’Isabelle Adjani) mais la cinéaste peut se vanter d’être la première à avoir obtenue une palme d’or. Souvenez-vous c’était en 1993 pour le magnifique la Leçon de Piano. Avec sa sensibilité unique, le palmarès 2014 risque d’être vraiment intéressant.
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