Ciné : la force du destin
Retrouvez chaque semaine, la chronique de Marianne consacrée aux sorties ciné. Le film à ne pas rater. Ou au contraire celui à ne pas aller voir… Elle fait le tri pour vous.
Non ne partez pas ! Malgré le titre de cet article, digne d’une telenovela sud-américaine, c’est bien de cinéma dont je vais vous parler. Car cette semaine dans les salles, le destin semble dérouler sa toile implacable sur nos héros. En bien ou en mal. Dans tous les cas, il sera difficile de lui échapper.
On commence avec le feel good movie de la semaine ! Les Recettes du bonheur du réalisateur suédois Lasse Hallström. Un réalisateur qui malgré le récent thriller L’hypnotiseur a un sérieux penchant pour les mélos purs et durs. Il ne déroge pas vraiment à la règle avec cette chronique pétillante, sur deux restaurants qui se font la guerre dans un petit village du sud de la France. Sauf qu’ici on rit plus qu’on ne pleure. Promis.
Liv Ullmann, ex-égérie de Bergman, préfère elle revisiter les classiques avec Mademoiselle Julie. Cette nouvelle adaptation de la pièce de Strindberg voit une Jessica Chastain corsetée aux prises avec un Colin Farrell simple valet. Tous les deux sont prisonniers de leur époque. La mort et la solitude sont au centre de cette œuvre très classique qui a perdu son lustre avec les années. Mais ce n’est pas le cas de la très belle Jessica Chastain.
Les questions que soulève Sex Tape de Jake Kasdan sont beaucoup moins existentielles. Mais pas moins cyniques. Deux trentenaires en mal de sensations fortes décident de pimenter leur vie de couple en filmant leurs ébats... sauf que la vidéo en question est envoyée par erreur à tous leurs proches. Cameron Diaz et Jason Segel en font des tonnes comme d'habitude.
Saviez-vous que les enfants ont atteint leur potentiel créatif le plus élevé autour de 5 ans ? Au-delà, ils commencent à développer des inhibitions qui les réfrènent. Dans l'Institutrice de Nadav Lapid, une professeur veut encourager le talent de poète d'un de ses élèves. Elle est prête à tout. Vraiment à tout. Le chef d'œuvre critique de la semaine.
Les Grolandais Gustave Kervern et Benoît Delépine reviennent avec un nouvel opus inclassable. Dans Near Death Experience, ils transforment l'insupportable écrivain Michel Houellebecq en héros de cinéma suicidaire. Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ? Je ne sais pas.
A noter aussi la sortie d'ADN, l'âme de la terre de Thierry Obadia. C'est un FFFF : un film fantastique français et fauché. Un spécimen rare.
Le film bobo de la semaine : Dans un petit village de Normandie, la vie du boulanger est chamboulée quand un couple d'anglais, les Bovery, emménage dans la maison d'à-côté. Il va alors se persuader que la jeune femme est une version moderne et réelle de l’héroïne de Gustave Flaubert. Sous ses airs de comédie impertinente et lettrée, Gemma Bovery se révèle être une œuvre douce amère sur la liberté féminine. Entre innocence et sensualité, Gemma Arterton électrise la caméra, quand le trublion Fabrice Luchini, plus sage qu'à l'accoutumée, se contente de la regarder. Gemma Bovery est moins audacieux et drôle que Tamara Drewe, autre roman graphique de Posy Simmonds, mais il ne manque pas de charme.
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