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Ciné : la vérité ou presque !

Retrouvez chaque semaine, la chronique de Marianne consacrée aux sorties ciné. Le film à ne pas rater. Ou au contraire celui à ne pas aller voir… Elle fait le tri pour vous.

Cette semaine les biopics font leur grand retour. Le flop (spectateur et critique) subit par le Grace de Monaco d’Olivier Dahan en mai dernier ne semble pas avoir refroidi l’enthousiasme des distributeurs. La preuve ? Depuis mercredi deux biographies sont à l’affiche. Mais le cinéma est-il propice à ce faux jeu de la vérité ? Les autres films de la semaine explorent-ils aussi cette frontière entre la réalité et la fiction ? Nous en tout cas, on vous dira la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Juré !

Après Jalil Lespert en janvier dernier, c’est au tour de Bertrand Bonello de nous livrer sa vérité sur (Yves) Saint-Laurent. Le résultat est un film racé sur un homme en souffrance. On aime la performance fragile de Gaspard Ulliel. On apprécie la composition graphique et charnelle de Bonello. On aime beaucoup moins, cette succession de détails inutiles sur les coulisses du business. L'art avant l'argent, Bertrand tu devrais le savoir !

Le second biopic de la semaine est consacré à l'immense James Brown. Avec Get on Up, Tate Taylor (La Couleur des Sentiments) refuse de s'enfermer dans un récit encyclopédique. Il préfère les kaléidoscopes musicaux, fait de rage, de fureur et de larmes. Tant mieux ! De toute manière, faire un film sage sur James Brown c'était impossible.

Les pièces de théâtre font-elles de bons films ? Honnêtement rarement, car le cinéma est l'art du mouvement et des non-dits quand le théâtre comique préfère la démonstration et les bons mots. Ce Brèves de Comptoir signé Jean-Michel Ribes n'échappe pas à cet écueil. Malgré les bons acteurs, malgré les répliques cinglantes, le film ressemble plus à un recueil de blagues plus ou moins réussies qu'à du cinéma. Désolé.

Le drame de la semaine est russe. Auréolé de son prix du scénario obtenu à Cannes, Leviathan de Andreï Zviaguintsev est un portrait au vitriol de la corruption russe. C'est beau, c'est tragicomique et c'est long. Bref de la tragédie russe... sans Poutine.

Quand on a perdu la mémoire, pas facile de reconnaître le vrai du faux. C'est ce qui arrive à Nicole Kidman dans Avant d'aller dormir de Rowan Joffe. Comme Guy Pierce dans le génial Memento, l'actrice australienne perd la mémoire chaque matin à son réveil. Sauf qu'ici, signe des temps oblige, le journal vidéo a remplacé les tatouages. Pas sûr que ce thriller tarabiscoté arrive au niveau du film de Christopher Nolan.

Que peut-il y avoir de vrai dans L'incroyable histoire de Winter le dauphin 2 ? Rien mais c'est pas grave car le seul but de Charles Martin Smith, le réalisateur, est de divertir les enfants. Et à la fin, tout le monde est content. C'est déjà ça.

Le film de la semaine : Avec Elle l'Adore, la néo-cinéaste Jeanne Herry signe un polar intrigant qui lorgne plus du côté de Colombo que de Harlan Coben. Mais méfiez-vous car malgré ses personnages hauts en couleur et quelques répliques savoureuses et drôles, le long métrage n'a rien d'une comédie. On adore Sandrine Kiberlain dans le rôle de la mythomane ultime. On est séduit par le charisme vénéneux de Laurent Laffite, bien loin de ses rôles de guignol. Par contre l'intrigue est certes bien menée mais elle manque d'ambition. On aurait aimé se faire plus rouler dans la farine, sursauter, s'inquiéter un peu plus. On regrettera aussi que le ton délicieusement décalé ne soit pas plus exploité. Ne cherchez pas non plus un sens caché à toute cette histoire. Il faudra se contenter d'un polar sympathique et bien filmé.

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