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TV/Cinéma/Culture

Cinéma : Arctic, de Joe Penna

Comment Joe Penna, réalisateur brésilien, réussit à insuffler un vent nouveau sur le film de survie ? En optant pour une intrigue à la fois nue comme la banquise et palpitante comme le cœur de Mads Mikkelsen. La preuve par trois.

Peut-on réinventer le film de survie ? A cette question purement rhétorique, Joe Penna, cinéaste brésilien qui s’essaie à l’exercice, répond joliment avec Arctic. Comment ? En filmant un Mads Mikkelsen cherchant à échapper à la mort dans la blancheur immaculée de l’Arctique. Sans urgence apparente. En dépouillant son intrigue de toutes fioritures contextuelles. Et donc en revenant à l’essence même de la survie : l’être humain.

Immersion. Arctic nous immerge directement sur la banquise glacée. Pas de séquences dramatiques et clinquantes d’un avion en perdition au milieu de nulle part. L’engin, ou plutôt la carcasse, apparaît bien à l’écran mais il n’est plus le siège de tension, au contraire il représente le concon de survie de notre aventurier malgré lui. L’accident semble lointain et la routine déjà installée à l’image de cette montre qui résonne comme un élément anachronique dans cet environnement désertique.

Tension. Jusqu’ici tout va bien. C’est ce que semble se répéter Overgard. Pourtant sur cette terre immaculée, le danger rode. Comme cet ours blanc attiré par le poisson cru que déguste notre pilote tous les jours. Entre deux plans graphiques, le sentiment d’oppression monte petit à petit sans qu’on s’en rende compte, comme le ronron continuel d’une cocotte-minute. Un élément inattendu va évidemment venir rompre cette belle monotonie. Tout d’un coup le temps presse. L’aventure s’intensifie.

Emotion. Mais comment rendre attachant ce personnage dont on ignore tout ou presque ? Bien sûr, Penna s’appuie sur la prestation sans failles de Mads Mikkelsen. Mais aussi sur une idée toute simple et efficace. Peut importe l’histoire ou les origines de ce Robinson arctique, le plus important pour le spectateur c’est de savoir ce que la survie fait ressortir de lui. Alors quand on comprend que la faille du personnage n’est pas juste la lutte contre la mort mais plutôt que c’est son instinct grégaire qui est le plus important, difficile de ne pas être ému. La fin va faire débat. Honnêtement l’essentiel n’est pas là…

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