Cinéma : Barbara, Ôtez-moi d'un doute, Une Famille syrienne... les sorties de la semaine

Barbara, de Mathieu Amalric

Mathieu Amalric ne fait jamais rien comme les autres. Et c'est sans doute pour ça qu'on l'aime. Avec son Barbara, il signe un faux biopic et une vraie mise en abyme autant sur la chanteuse que sur le cinéma. Jeanne Balibar y incarne une actrice qui doit jouer l'interprète de L'Aigle noir dans un film. Le cinéaste s'amuse à mêler la fiction avec le documentaire pour mieux nous interroger sur le sens même du mot biopic. Le voyage est fascinant même s'il risque de perturber les amateurs de la formule "Barbara : sa vie, son oeuvre".

Ôtez-moi d'un doute, de Carine Tardieu

Ôtez-moi d'un doute est sans aucun doute le film tendre de la semaine. François Damiens y joue un démineur breton (entendez par là une figure masculine inébranlable) qui découvre que son père n'est pas son géniteur biologique. En partant à la recherche de son véritable père, il va rencontrer une femme qui va le troubler. Mais se pourrait-il qu'elle soit sa soeur ? La bande-annonce vous promet une comédie chavirante, moi je vous assure que François Damiens est un grand acteur. 

Une Famille syrienne, de Philippe Van Leeuw

Comment rendre compte de la réalité d'une guerre ? En s'intéressant à ceux qui restent malgré la mort qui rôde. Une Famille syrienne est une chronique en forme de huis clos qui suit une famille recluse dans son appartement dans la Syrie en guerre. Quand ils acceptent de recueillir une jeune mère et son bébé, les choses se compliquent. Un portrait doux amer qui tente de faire le lien entre la douleur et l'espoir. Hautement recommandable. 

Dans un recoin du monde, de Sunao Katabuchi

Lauréat du prix du jury au dernier festival du film d'animation d'Annecy, Dans un recoin du monde ose aborder l'un des plus grands traumatismes du Japon, le bombardement d'Hiroshima. La jeune Suzu est originaire de la ville japonaise mais elle l'a quittée en 1944 pour vivre avec la famille de son époux. Tout l'art de Sunao Katabuchi est de rendre le drame tangible dans les yeux de son héroïne, jeune femme pleine de vie. Autant poétique que grave. 

Jeannette, de Bruno Dumont

Difficile de vous parler de ce Jeannette. Si vous avez déjà vu un des longs métrages du réalisateur, vous connaissez sa radicalité. Jeannette ne fait pas exception à la règle. Certains crient au génie d'autres ne tiendront pas plus de dix minutes devant cette fable musicale revenant sur l'enfance de Jeanne d'Arc. A réserver donc aux plus aventuriers d'entre vous.