Cinéma : Bohemian Rhapsody, En liberté !, Seule la vie... la sélection pop de la semaine
Cette semaine dans les salles pour Halloween, pas de films d'horreur (enfin la suite du chef d'œuvre de John Carpenter est toujours en salle), mais vous pouvez vous déguiser en Freddie Mercury ou en Silvio Berlusconi, assister au délire de Pierre Salvadori ou encore pleurer devant Seule la vie...
Bohemian Rhapsody, de Bryan Singer
Statut Pop : Biopic boîte à rythme
Un film sur Queen, l'un des groupes rock les plus mythiques des années 70 et 80. Comme symbole pop, on ne fait pas mieux. Pas facile pour Rami Malek (le Elliot de Mr Robot) d'endosser le rôle d'une figure aussi iconique que Freddie Mercury et pourtant c'est sans aucun doute le point fort de ce biopic qui ne parvient jamais à être l'objet pop qu'il devrait. Pas assez flamboyant, pas assez gay, pas assez méta (à l'exception d'une scène mythique avec Mike Myers). Heureusement, on y trouve quelques fulgurances de mise en scène et le juke box musical reste incroyablement planant.
Chacun pour tous, de Vianney Lebasque
Statut Pop : feel good movie
Il y a des tendances dans le cinéma français. Après la comédie romantique et le film de potes, voici venu le temps du feel good movie. Et cerise sur le gâteau, Chacun pour tous est en plus inspiré d'une histoire vraie, ce qui en fait clairement, sur le papier, un champion du box office. Seulement avec la concurrence du très réussi Grand Bain, le pari se révèle risqué. Le pitch ? L'entraîneur de l'équipe de France de basket de déficients mentaux décide d'embaucher des joueurs normaux pour participer aux jeux paralympiques. Forcément les quiproquos, les situations périlleuses et les bons sentiments sont de la partie. Mais question originalité, on repassera.
En liberté !, de Pierre Salvadori
Statut Pop : shoot d'adrénaline
Il y a quelque chose d'incroyablement joyeux dans ce En liberté ! de Pierre Salvadori. Une liberté de ton, justement, que s'autorise trop peu souvent la comédie française. Un peu de burlesque, des dialogues qui claquent, des moments d'émotion et du cartoon... En liberté ! est clairement un joyeux bordel dont la principale référence pourrait bien être un certain Blake Edwards. Réjouissez-vous la comédie de bon ton n'est pas morte. Merci Monsieur Salvadori.
Seule la vie..., de Dan Fogelman
Statut Pop : mélo façon This is us
Avant c'était les séries qui se vantaient d'avoir des artistes de cinéma devant ou derrière la caméra. Maintenant c'est le contraire. Dernier exemple en date avec ce Seule la vie... (Life itself en v.o.), un film labellisé " Par le créateur de This Us ", soit l'une des séries actuelles les plus populaires de l'autre côté de l'Atlantique. Ce long métrage qui ose les grands sentiments, sans cynisme comme la série, reprend le principe d'un fil narratif entremêlé entre passé et présent et surtout en mélangeant le destin du couple de héros sur le point d'avoir un enfant avec d'autres personnages sans lien apparent. Préparez les mouchoirs.
Silvio et les autres, de Paolo Sorrentino
Statut Pop : comedia dell'arte
Paolo Sorrentino a une obsession : rendre tout plus beau. Même quand c'est grossier, sordide ou décadent, sa caméra capte la beauté comme si elle pouvait sauver le monde. Silvio et les autres n'est pas un vrai biopic, le cinéaste tente plus de dresser le portrait d'une époque obsédée par l'argent et le paraître. Tony Servillo est une fois de plus magnifique dans ce rôle de manipulateur pervers qui hypnotise d'un simple regard. On peut trouver le spectacle un peu répétitif et creux et pourtant il reste d'une justesse incroyable.