Cinéma : Call me by your name, Lady Bird, La Ch'tite famille...les sorties de la semaine

Le film de la semaine : Call me by your name, de Luca Guadagnino

Début des années 80, le jeune Elio passe des vacances tranquilles avec ses parents sous le soleil italien. Mais l'arrivée d'un séduisant américain, Oliver, va bouleverser pour toujours la vie du jeune homme. Conte initiatique, éveil à la sensualité, premier amour déchirant... Call me by your name brasse des thèmes intemporels et universels qui en font une oeuvre enivrante et poétique. Luca Guadagnigno filme la montée du désir avec pudeur, hormis une scène de pêche un peu trop symbolique, et fait de Timothée Chalamet et Armie Hammer le couple de l'année. Impossible de ne pas être sensible à leur charme.

La Ch'tite Famille, de Danny Boon

Valentin est un architecte et designer reconnu et respecté. Son oeuvre est sur le point d'être célébrée à l'occasion d'une grande rétrospective au Palais de Tokyo. Mais tout le monde ignore que ce dernier est issu d'un milieu modeste et Ch'ti, même son épouse. Un concours de circonstance va le ramener au jeune homme du nord qu'il était. Ne jugeons pas un livre sur sa couverture et un film à son pitch, mais il y a tout de même dans ce résumé tous les éléments pour faire de La Ch'tite Famille un film cliché et un peu gênant. Gageons que la sincérité de la démarche et le sympathique casting nous fera peut être oublier les lacunes du scénario. 

Lady Bird, de Greta Gerwing

On aime Greta Gerwing, c'est un peu l'incarnation du cinéma intello et hypster américain. Pourtant pour sa deuxième tentative derrière la caméra, la comédienne réalisatrice s'est éloignée de New York et de ses trentenaires névrosés pour s'intéresser à l'adolescence. Lady Bird (Lumineuse Saoirse Renan) suit une jeune fille en pleine rébellion contre le monde entier et en particulier contre sa mère. Cette chronique douce amère sur la fin de l'adolescente a le mérite de tirer partie d'une certaine forme de simplicité pour mieux nous toucher au coeur. 

Gangsta, de Adil El Arbi et Bilall Fallah

Ça vous tente un film de gangster ? Un vrai avec des amis fans de Scarface qui rêvent de devenir les futurs parrains du crime à Anvers ! Evidemment leurs fantasmes vont vite tourner au cauchemar quand en dérobant une cargaison de drogues, ils vont déclencher une véritable guerre avec la mafia d'Amsterdam et les cartels colombiens. Gangsta est sans doute un film plaisant qui aligne avec malice ses nombreuses références comme un enfant présente fièrement sa réserve de sucreries. Mais le cocktail violence, guerre de mafieux et petites frappes attachantes n'est hélas pas nouveau. 

Hurricane, de Rob Cohen

Si on devait mettre une note au potentiel malin des pitchs de longs métrages, Hurricane obtiendrait sans problème un 10 sur 10. Des braqueurs d'élite décident de profiter d'un ouragan titanesque pour tenter le casse du siècle en s'infiltrant dans la réserve de billets américaines. Ou comment mêler deux genres dont les spectateurs raffolent : le film de braquage et le film catastrophe. Et le scénario assume pleinement cette dimension nanardesque en enchaînant les situations rocambolesques et les séquences spectaculaires. Bref c'est nul mais on adore !

La Fête est finie, de Marie Garel-Weiss

Céleste et Sihem, deux jeunes femmes paumées font connaissance dans un centre de désintoxication. Liées par une amitié indéfectible, ces deux là vont devoir trouver le chemin de la rédemption ensemble. Que vous dire ? Que sous son apparente roideur La Fête est finie, tout en nuances de gris, est un écrin à la grâce de deux comédiennes épatantes : Zita Hanrot et Clémence Boisnard. Pour le reste, on est dans le réalisme social habituel.