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Critique : My Beautiful Boy, de Felix Van Groeningen

Depuis Call me by your Name, Timothée Chalamet semble être devenu la nouvelle idole des jeunes filles en fleurs. Mais avec My Beautiful Boy, le jeune acteur confirme surtout son attrait pour les rôles délicats et passionnels. Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur le nouveau film du réalisateur de Alabama Monroe et la Merditude des choses.

Comment parler de drogue au cinéma ? La question semble avoir été traitée un nombre incalculable de fois. De Trainspotting à Bad Lieutenant en passant par l'incontournable Requiem for a Dream, les paradis artificiels ont nourris l’imaginaire collectif du septième art. Mais ces films brillants n'embrassaient qu'un point de vue unique : celui du consommateur. Avec My Beautiful Boy, Felix Van Groeningen prend le parti pris d'adopter celui de l'entourage. On savait déjà comme l'addiction détruisait de l'intérieur, on assiste dans ce film aux conséquences de cette lente décrépitude sur la famille.

Adaptation. My Beautiful Boy narre une vraie histoire. Celle de Nicolas Sheff et de son père David qu'ils ont racontée chacun dans un livre différent. Groeningen s'est donc inspiré de cette matière pour composer son récit. Le cadre de l'action prend forme au sein du foyer, car c'est au cœur de la maison que le cinéaste peut filmer l'incompréhension et la souffrance de la famille et d'un père en particulier. Ces séquences pèsent sur le film bien plus que les scènes de shoot. La narration éclatée semble vouloir guider le spectateur vers un ailleurs, vers cette enfance encore vivace dans l'esprit paternel, vers les confins d'un esprit noyé par la puissance des substances qu'il absorbe pour le fils. 

Renoncer ou pas. Pour filmer ce drame de l'intime, Groeningen use et abuse des gros plans comme s'il souhaitait intensifier encore l'expérience du spectateur. Le drame reste total car le film ne joue pas la carte linéaire de la rédemption. Le scénario embrasse avec courage l'idée qu'il est malheureusement impossible d'aider les autres, malgré l'amour qu'on leur porte. C'est à eux seuls de prendre les décisions qui les feront avancer. Et toute la tragédie réside dans cette acceptation.

Entre tradition et musique. Malgré ce message poignant et les prestations sensibles de Steve Carrel et Timothée Chalamet, My Beautiful Boy reste enfermé dans un trop grand classicisme pour transcender son sujet. Comme si le cinéaste pourtant amoureux des envolées lyriques, n'osait pas sortir des limites fixées par le genre. N'allez pas pour autant croire que Felix Van Groeningen n'a pas réussi à infuser sa personnalité dans ce long métrage hollywoodien. Outre certains choix de mise en scène indiqués plus haut, citons également l'importance de la bande originale qui joue beaucoup sur l'ambiance mélancolique du film. Comme sur Alabama Monroe. Et cela représente une jolie marque de fabrique.

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