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D’où viennent les Bonnets rouges ?

De la révolte paysanne de 1675 à la lutte contre l'écotaxe, redécouvrez l’histoire du mouvement des Bonnets rouges. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Et que veulent-ils ?

Les opposants bretons à l'écotaxe sont facilement reconnaissables : ils arborent un bonnet rouge. Une référence à la révolte antifiscale datant du XVIIe siècle. A l’époque, le fameux bonnet fait partie de l’habit traditionnel des paysans de la région de Carhaix. Alors qu’une nouvelle taxe est mise en place par Colbert pour financer la guerre contre la Hollande, ils décident de se soulever pour protester contre cet impôt. On parle alors de la révolte des Bonnets rouges. Et comme aujourd’hui, la grogne, qui se fait ressentir dans toute la France, est particulièrement virulente en Bretagne.

En se réappropriant le célèbre couvre-chef, les bretons en ont fait le symbole actuel de la contestation contre l'écotaxe. Le week-end dernier, un millier d'agriculteurs a manifesté dans le Finistère coiffés d’un bonnet rouge offert par la société Armor Lux qui soutient le mouvement et en profite pour surfer sur la vague du Made in Bretagne. Oui, mais voilà, pour faire face à la demande, l’entreprise a fait fabriquer ses produits… En Ecosse. Ou ailleurs ? Peu importe si "ça reste dans la grande famille celte", a plaisanté Christian Troadec, le maire divers gauche de Carhaix.

Reste une interrogation. Qui se cache derrière le mouvement des Bonnets rouges ? Et qui le dirige ? On sait qu’il s’agit d’un rassemblement populaire hétéroclite dans lequel se retrouvent les Bretons au-delà des clivages politiques et syndicaux. Agriculteurs, élus, chefs d’entreprises… Parmi eux, Christian Troadec, le maire de Carhaix qui réclame la suspension définitive de l’écotaxe et plaide pour une nouvelle régionalisation. Il y a aussi Marc Le Fur, l'élu UMP des Côtes-d’Armor qui a déposé une proposition de loi pour supprimer l’écotaxe. Il y a encore Thierry Merret, le leader paysan qui sert de relais médiatique et est président de la FDSEA du Finistère (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles). Et il y a Daniel Sauvaget, le PDG de l’entreprise Tilly-Sabco qui a été l’un des premiers patrons à manifester aux côtés de ses salariés. En revanche, on ne sait pas qui tire les ficelles. Qui décide.

Quoi qu’il en soit, les Bonnets rouges ont d’ores et déjà annoncé qu'une nouvelle manifestation se déroulerait le 30 novembre prochain… "Quelque part en Bretagne" !

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