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Des familles terrifiées émergent des décombres de Ramadi en Irak

RAMADI, Irak (Reuters) - Des familles terrifiées agitent un drapeau blanc en sortant des décombres de leur maison à Ramadi, que les troupes gouvernementales sillonnent à la recherche de membres du groupe Etat islamique retranchés dans la ville.

Alors qu'une colonne de blindés des forces régulières progresse à travers les ruines, une vieille femme surgit d'une maison en tenant un bâton auquel est accroché un tissu blanc. Puis viennent des enfants, une femme blessée transportée dans une brouette et des hommes qui portent de jeunes enfants dans les bras. Des explosions retentissent dans le lointain.

"Ils (l'Etat islamique) ne sont pas des musulmans, ce sont des bêtes", déclare l'un des hommes à un caméraman de Reuters TV qui a pu accompagner cette patrouille. "Nous remercions les forces de séécurité, des soldats aux généraux. Ils nous ont sauvés", dit-il avant de s'effondrer en larmes.

Un autre homme l'affirme: les combattants islamistes ont tué sept personnes qui refusaient de les suivre dans un autre quartier qu'ils voulaient transformer en poche de résistance.

Selon le commandant de l'armée irakienne Salam Hussein, 52 familles, que les membres de l'EI utilisent comme boucliers humains, ont pu être jusqu'ici secourues dans la ville, dont l'armée a repris le centre il y a cinq jours.

Cette reconquête de Ramadi, que l'EI avait prise en mai dernier, est de loin la plus importante victoire pour l'armée régulière en dix-huit mois d'affrontements face au groupe armé, qui a pris un tiers du territoire irakien en 2014.

Un autre officier, joint par téléphone, explique que les forces de sécurité invitent par haut-parleurs les civils à s'avancer vers les troupes qui progressent, avant de demander à la coalition conduite par les Etats-Unis des frappes aériennes sur les blocs d'habitations encore contrôlés par les djihadistes.

Cette présence des civils ralentit la progression des troupes en direction de l'est, à partir du quartier central capturé dimanche, là où se situe le siège du gouvernement de la province de l'Anbar, dont Ramadi est le chef-lieu.

"Les avions de combat ne frappent aucun objectif dans le centre de Ramadi à moins d'être sûrs qu'il n'y a pas de civils à proximité", assure cet officier.

Le chef de la police provinciale, Hadi Rizaiyj, ajoute que les policiers interrogent les hommes qui sont restés à Ramadi pour tenter de déterminer s'ils ont des liens avec l'EI.

"Les forces antiterroristes libèrent les civils en détresse et les remettent entre les mains de la police provinciale de l'Anbar. La police a les noms des personnes recherchées", explique le policier.

"Si nous pouvons prouver qu'un civil a un frère qui combat avec Daech (acronyme arabe de l'EI) et qu'il l'a aidé en lui fournissant par exemple des informations, alors nous le gardons avec nous" pour le remettre ensuite à la justice qui le poursuivra pour terrorisme, ajoute-t-il.

(Maher Chmaytelli; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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