Retrouvez Weekly sur Facebook

Temps réels

Dilma Rousseff veut accélérer la procédure de destitution

BRASILIA (Reuters) - La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a demandé lundi au Congrès d'annuler les vacances parlementaires prévues en janvier pour se pencher rapidement sur la procédure de destitution engagée à son encontre.

D'après ses conseillers, elle disposerait actuellement d'un soutien suffisant au Parlement pour bloquer la procédure d'"impeachment" mais la dynamique pourrait modifier le rapport de force. Un vote rapide pourrait donc favoriser ses desseins. A l'inverse, le temps jouerait contre elle.

La dégradation de l'économie brésilienne devrait s'accentuer en début d'année prochaine, avec de nouvelles hausses du chômage et de l'inflation qui la mettront sous pression et pourraient inciter davantage de députés à voter son départ anticipé de la présidence.

"Dans la situation de crise politique et économique que vit notre pays, je pense qu'il est important de rappeler le Congrès. Il ne serait pas correct de faire attendre notre pays jusqu'au 2 février", a-t-elle déclaré à la presse à Brasilia.

La procédure de destitution a été lancée officiellement la semaine dernière par le président de la chambre basse du Congrès, Eduardo Cunha. L'opposition reproche à Dilma Rousseff d'avoir fraudé le fisc et manipulé les comptes publics pour assurer sa réélection en octobre 2014.

La Chambre des députés devait désigner lundi les 65 membres d'une commission spéciale qui devra décider si la présidente a commis une faute passible d'une destitution. Le cas échéant, il faudra ensuite que la demande soit approuvée à la majorité des deux tiers de l'assemblée.

Dilma Rousseff serait alors suspendue pour 180 jours, le temps que le Sénat étudie à son tour la procédure. L'exécutif serait alors dirigé par le vice-président, Michel Temer, dont le silence depuis la mise en oeuvre de la procédure est interprété par certains observateurs comme le signe qu'il pourrait lâcher Dilma Rousseff.

"Il a toujours été extrêmement loyal avec moi. Je n'ai aucune raison de me méfier d'un iota de lui", a répliqué cette dernière.

Michel Temer comme Eduardo Cunha, le président de la Chambre des députés, appartiennent au Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), formation centriste associée au Parti des travailleurs (PT) au sein de la coalition au pouvoir, de plus en plus fragilisée.

(Anthony Boadle, Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français)

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


Suivez-nous

Les auteurs