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Donald Trump veut interdire l'entrée des musulmans aux Etats-nis

WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump, candidat à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2016, a soulevé un tollé en proposant lundi la "fermeture totale" des Etats-Unis à tous les musulmans souhaitant s'y rendre jusqu'à que le Congrès "puisse comprendre ce qui se passe".

Dans un communiqué distribué à la presse, le magnat de l'immobilier assure que des sondages attestent l'existence d'une "haine" des musulmans envers l'Amérique qui pourrait déboucher sur de nouvelles attaques après la tuerie de San Bernardino, il y a cinq jours en Californie.

"Nous devons déterminer d'où vient cette haine et pourquoi elle existe. Jusqu'à ce que nous soyons en mesure de comprendre ce problème et la dangereuse menace qu'il représente, notre pays ne peut être victime d'horribles attaques par des gens qui ne croient qu'au djihad, et n'ont aucun sentiment de raison ou de respect pour la vie humaine", déclare Donald Trump.

Priée de dire si cette proposition devait s'appliquer à tous les immigrés, étudiants, touristes désirant entrer aux Etats-Unis, sa porte-parole Corey Lewandowski a répondu: "Tous".

Après les attentats du 13 novembre en France, Donald Trump avait déjà proposé de ficher tous les musulmans vivant aux Etats-Unis, une mesure comparée par ses adversaires aux fichiers de juifs établis par les nazis, et d'"éliminer toutes les familles" des djihadistes.

Le milliardaire continue de faire la course en tête pour l'investiture républicaine, même si sa cote a fortement chuté ces derniers temps, notamment depuis ses commentaires post-attentats.

"DONALD TRUMP EST FOU"

Ses dernières déclarations ont soulevé un nouveau tollé.

"Donald Trump est fou. Ses propositions politiques ne sont pas sérieuses", dit Jeb Bush, qui brigue lui aussi l'investiture républicaine, sur Twitter.

Hillary Clinton, favorite côté démocrate, qui réagit elle aussi sur le réseau social, juge ses propos "répréhensibles, préjudiciables et sources de divisions".

"C'est scandaleux de la part de quelqu'un qui prétend assumer les plus hautes fonctions dans ce pays (...) Donald Trump parle plus comme le chef d'une bande de lyncheurs que comme celui d'une grande nation telle que la nôtre", s'est quant à lui indigné Nihad Awad, directeur du Conseil des relations américano-islamiques.

Selon Josh Earnest, porte-parole de la Maison blanche, l'homme d'affaires "cherche à exploiter une part d'ombre (...) et à jouer avec les peurs des gens" pour relancer sa campagne.

Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale, quant à lui parlé d'une proposition "contraire aux valeurs américaines".

Pour l'ancien vice-président Dick Cheney, membre du camp conservateur, elle "va à l'encontre de tout ce que nous défendons et de tout ce en quoi nous croyons".

(Ginger Gibson; Jean-Stéphane Brosse et Jean-Philippe Lefief pour le service français)

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