Drazic, Stranger Things, Angel… ma journée au Comic Con 2019

Grande Halle de la Villette, vendredi 25 octobre 2019, 9 h 30. A peine sortie du métro, je croise Green Arrow et Daenerys. Ils se dirigent d'un pas décidé vers la foule qui s'amasse devant les portes d'entrée. Aucun doute, le grand rassemblement parisien dédié à la Pop Culture est sur le point de démarrer. A l'intérieur, les stands de tee-shirts et de jouets collectors sont déjà pris d'assaut. D'autres s'arrêtent pour prendre des photos devant la Batmobile.

Angel. Mais pour moi pas question de flâner, le panel Angel en présence de Amy Acker (Fred dans la série) est sur le point de commencer. Premier constat, 15 ans depuis la fin du show, et pourtant l'actrice qui vivait là sa première grande expérience devant la caméra affiche toujours le même sourire désarmant. Si Angel n'a pas l'aura de sa grande sœur Buffy, Joss Whedon, son créateur, y a tout de même imprimé sa patte : proposer une véritable évolution des personnages tout au long des saisons. Ça paraît évident aujourd'hui mais à l'époque cela n'était pas si courant. On finit la séance par une photo collective, ce qui ravit les deux japonaises assises à côté de moi.

Harley, cœurs à vif. Si vous étiez adolescent(e) dans les années 90, rien que le prénom de Drazic devait vous donner des palpitations. Callan Mulvey, son inoubliable interprète, était l'un des invités d'honneur du Comic Con 2019. Une première pour lui. Devenu entre temps un second rôle dans les grandes productions hollywoodiennes (300, Batman vs Superman, Captain America), il se livre avec humilité au jeu des questions réponses devant des fans conquis. A noter, il a joué dans une scène mythique du MCU. La fameuse séquence de l'ascenseur du Soldat de l'Hiver reste sans doute l'une des plus impressionnantes en termes de mise en scène. Il confirmera d'ailleurs l'aspect totalement opératique lors des prises de vue.

Stranger Things. Retour aux années 2010, avec le workshop suivant. Si les années précédentes, les acteurs cultes de la série Netflix avaient créé l'événement au Comic Con, cette année c'est au tour de Stefano Martino, le dessinateur de la première BD officielle, d'avoir les honneurs d'un panel. Le lecteur y apprendra notamment ce qui s'est passé pour Will quand il était coincé dans l'Upside Down dans la saison 1. Martino, fan lui-même de la série, nous assure que malgré les contraintes à travailler pour une franchise, il a bénéficié d'une vraie liberté concernant la narration, comprenez dans le découpage des cases. Et c'est vrai que son sens du détail donne de la personnalité à ce comics. Une suite est à venir mais sans Martino au crayon.

Umbrella Academy. On reste dans les séries Netflix avec Umbrella Academy adapté du comics du même nom. Cette fois-ci c'est l'univers de cette série particulièrement léché que le panel nous propose d'explorer avec Christopher Hargadon, costume designer sur le show. S'exprimant dans un français presque parfait, ce créatif nous explique comment il a imaginé les costumes pour chaque personnage. Il a ainsi amené avec lui des photos de son atelier ainsi que des planches de Mood Board. Ces instruments de travail permettent d'imaginer le look des personnages en posant des photos de vêtements et de mannequins bien précis. Tout est déjà là ou presque surtout pour Klaus dont la personnalité a totalement infusé l'allure du personnage. Pour Vanya, les recherches graphiques étaient plus féminines et c'est Ellen Page qui a insisté pour que le personnage soit plus androgyne.

Adaptation de comics en série. 18 h, les allées du Comic Con se vident un peu mais pas l'enthousiasme des participants. Pour mon dernier tour de piste, j'ai opté pour un débat sur les adaptations de comics indépendants en série télé. Il y a un tel engouement sur les comics en ce moment que les studios s'arrachent même les droits d'œuvres qui ne sont pas encore sorties. C'est par exemple le cas du très attendu comics de science-fiction Undiscovered Country. Si l'idée sur le papier est séduisante, l'équipe de Comics Blog faisait remarquer que quelque fois ces adaptations ne rendaient pas hommage au matériau d'origine comme c'est le cas avec Lucifer. The Boys a dernièrement mis en lumière de manière efficace un comics confidentiel. Pour autant les spectateurs ne deviennent pas forcément des lecteurs assidus. Reste donc à espérer que l'originalité soit toujours au rendez-vous.