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Erdogan justifie la présence turque en Irak après des combats

ANKARA/BAGDAD (Reuters) - L'attaque que l'Etat islamique (EI) avait l'intention de lancer contre une base militaire du nord de l'Irak où l'armée turque forme des miliciens sunnites montre que cette présence est justifiée, a fait valoir vendredi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Une unité de protection forte de 150 hommes a été déployée en décembre près de Bachika, où l'armée turque forme une milice irakienne dans le cadre de la lutte contre les djihadistes, mais le gouvernement irakien s'est opposé à ce déploiement.

Selon son chef, la milice sunnite en question a mené avec les forces turques une "opération préventive" contre l'EI à une dizaine de kilomètres au sud de la base après avoir observé des préparatifs en vue d'une attaque au lance-roquettes.

"Nos forces on pu localiser ces roquettes, elles ont donc procédé à une frappe préventive", a déclaré Asil al Noudjaïfi, ancien gouverneur de Mossoul, la métropole du nord de l'Irak tenue par l'EI.

"Cette opération s'est achevée sans que la base ait essuyé le moindre tir de roquette", a-t-il ajouté.

Selon Recep Tayyip Erdogan, 18 membres de l'EI ont été tué et l'armée turque n'a subi aucune perte.

"L'incident montre que l'initiative de Bachika était bonne. Il est clair que nos forces armées présentes là-bas (et) nos formateurs sont en permanence prêts à faire face à toute éventualité", a-t-il déclaré, s'adressant à la presse à Istanbul.

La semaine dernière, le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi avait accusé Ankara ne pas avoir respecté l'accord prévoyant le départ de ces troupes et le chef de la diplomatie irakienne a menacé de recourir à la force pour le faire appliquer.

Le problème, a poursuivi Erdogan, n'a été soulevé qu'après la destruction d'un avion russe par la chasse turque près de la frontière syrienne, le 24 novembre.

"Ils (les Irakiens) nous ont demandé d'entraîner leurs soldats et nous ont désigné ce lieu. Or, comme nous le voyons, il y a ensuite eu des problèmes entre la Russie et la Turquie (...)", a-t-il souligné, ajoutant qu'Ankara agissait en accord avec le droit international.

Le camp en question, situé à 140 km de la frontière turque, se trouve dans la province de Ninive avec laquelle la Turquie a des liens historiques. Les forces irakiennes en ont quant à elles été chassées par l'Etat islamique en 2014.

(Tulay Karadeniz et Stephen Kalin,; Nicolas Delame et Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Tangi Salaün)

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