Eurovision : la France dira "Mercy" ?

À Lisbonne tout est prêt. Dans les rues, difficile de ne pas voir que la capitale accueille un événement tout particulier. "All Aboard !" scandent des affiches un peu partout. Sur une des grandes places lisboètes, un village Eurovision a été installé et en plus de permettre au public de suivre la compétition sur des écrans géants, accueille des concerts quotidiens.

43 candidats, leurs délégations et leurs soutiens sont là depuis plusieurs jours. Fébriles et exigeants, à répéter sans relâche, faire les derniers ajustements techniques pour que tout soit parfait pour les demi-finales puis le grand show de samedi.

La France, privilège du "Big Five" oblige, est là comme chaque année. Le duo Madame Monsieur qui nous représente a fait un pari plutôt risqué avec un thème d’actualité fort: celui des migrants qui par centaines tentent au péril de leur vie la traversée de la Méditerranée. Et quand la vie parfois naît sur un bateau venu les sauver de la noyade. Aujourd’hui, la petite Mercy a un peu plus d’un an et vit avec sa mère dans un centre de réfugiés en Sicile.

Si Emilie Satt et Jean-Karl Lucas -les Madame Monsieur-, ont assuré dans les colonnes de Nice Matin qu’ils ne voulaient rien politiser, la chanson le fera malgré tout lors du concours.

Un concours à propos duquel on se pose la même question chaque année. Et invariablement, on finit toujours par se plaindre que depuis Marie Myriam, la France est la mal aimée de l’Eurovision. Qu’elle pourrait avoir la plus belle chanson du monde que ce ne serait malgré tout pas suffisant pour que nos chers pays adversaires et amis quand ça les arrange votent pour nous.

On y a cru très fort avec Amir, en vain. Madame Monsieur, qui font partie des favoris de cette édition, vont-ils accéder cette fois au podium ? On n’ose pas rêver de la première marche.