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Français disparus au Népal : recherches abandonnées, familles en colère
Deux semaines après le terrible séisme, les familles des Français disparus se retrouvent face à une nouvelle épreuve : l'arrêt des recherches, décidé par les autorités.
Langtang après le séisme (Nicolas Bertrand/Twitter)
Une pétition circule depuis trois jours sur internet, mise en ligne par des proches des neuf Français portés disparus au Népal depuis le tremblement de terre du 25 avril dernier. L'objectif : demander à l'Etat de relancer les recherches pour retrouver les corps de Florence Dutrève, Julia Merle, Dorian Curmi et les autres.
Car c'est ce que viennent d'apprendre les familles, dont on ne peut imaginer la douleur depuis la catastrophe. Après l'attente angoissante, les faux espoirs pour certains à qui on a dit que leurs proches étaient en vie avant de se rétracter, voilà que le ministère des Affaires étrangères leur assène qu'ils ne chercheront plus les Français dans le Langtang, village complètement rayé de la carte par le séisme.
A eux de faire leur deuil sans corps. D'imaginer sans avoir de réponses. De garder parfois cet espoir fou que peut-être, quelquepart, ils ont survécu.
La France leur avait pourtant promis de tout mettre en œuvre pour retrouver ceux qui manquent à l'appel. Mais pendant que les secouristes espagnols continuent de fouiller les décombres à la recherche de leurs ressortissants dans la province du Langtang, qu'Israël a aussi mobilisé des équipes pour récupérer la dépouille d'un des siens, notre pays reste bien en retrait. Un guide de haute montagne envoyé, deux médecins légistes mais pas de véritable mission sur place. Il semblerait que l'on dépende aussi des autorités népalaises qui ont tant à faire, gérant des milliers de morts et des dizaines de milliers de sinistrés qui ont tout perdu. Leur priorité est ailleurs et c'est bien compréhensible. Mais que fait la France ?
Le frère d'un des disparus a reçu un appel du centre de crise vendredi, pour lui annoncer que l'ambassadrice Martine Bassereau s'est rendue sur place, a "constaté qu'il n'y aurait pas la possibilité de ramener les corps". Mais que les familles trouvent du réconfort : la diplomate se serait recueillie sur les lieux et aurait cité le nom des six membres du groupe de randonneurs "pour leur rendre hommage".
C'est donc cela qu'on dit à des hommes et des femmes dont la vie a irrémédiablement été bouleversée et qui demandent juste d'au moins essayer, malgré les contraintes du terrain. Ils devraient être reçus dans les prochains jours au Quai d'Orsay. Pour leur proposer une aide concrète, un voyage sur place ou entendre des mots inutiles et qui ne suffiront pas à soulager une souffrance infinie ?
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Actualisation : Ce lundi, le Quai d'Orsay a annoncé que le bilan était désormais de dix victimes françaises. Les autorités ne parlent plus officiellement de disparus.