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Génération auto-fliquée ?

Facebook a annoncé cette semaine l'arrivée d'une prochaine fonctionnalité : la géolocalisation de ses "amis". Un pas de plus vers le flicage volontaire ?

Aujourd’hui, on ne fait plus l’armée, on n’aime pas l’autorité et on déteste se faire fliquer… Enfin, il parait. Et si nos "amis" d’aujourd’hui cachaient nos "ennemis" d’hier ? Et si on était passé d’une société contestataire à une génération auto-fliquée ? Une question que l'on peut se poser à l'aube de la nouvelle fonctionnalité de Facebook : la géolocalisation de ses "amis".

Aujourd’hui, c’est au nombre de ses contacts sur les réseaux sociaux, amis ou followers, que l’on détermine son rang et sa place dans la société. C’est avec cette grande communauté, la plupart du temps virtuelle, que l’on échange le plus. Sur tout, ou presque ! Mais attention, Big Brother n’est jamais très loin… Et c’est dans ces conditions, un peu particulières, qu’on se livre complètement, sans retenue, sans crainte, sans peur. A eux qu’on raconte sa vie au quotidien. Alors bien sûr, la majorité du temps, les informations divulguées sur les réseaux sociaux ne sont pas d’une importance capitale. Qui ça intéresse de savoir que vous avez mal dormi cette nuit, que vous avez regardé le match de votre équipe préférée ou que votre dernier week-end en famille s’est soldé par une engueulade générale ? Qui, à part vos amis ? A première vue, personne. Mais qu’en est-il des "lundi, pas envie d’y aller", "vivement les vacances", "encore en réunion comme si j’avais que ça à faire" et autres "se demande comment son responsable a pu devenir chef de service"… Des statuts que l’on met pour rire. Pas sûr que votre patron apprécie votre humour. C’est votre vie privée, il ne peut rien vous reprocher. Mais s’il doit se séparer de quelques salariés ? On se rappelle de cette femme en dépression. Licenciée parce que ses statuts et photos postés sur Facebook la montraient en train de s’amuser. En Suisse, une autre utilisatrice en congé maladie pour cause de migraine… Virée pour avoir réactualisé son statut alors qu’elle disait devoir rester dans le noir ! La frontière entre vie privée et vie professionnelle est de plus en plus ténue. Vous obtiendrez gain de cause aux Prud’hommes, mais qui veut en arriver là ?

Mais il y a encore plus dérangeant. Au pays des libertés, il ne nous en reste déjà plus beaucoup. Caméra de surveillance, carte bleue, badge électronique, péage, téléphone portable… Merci la technologie. Elle permet de savoir ce que vous faites, ce que vous consommez, quand et comment vous vous déplacez. Une vraie avancée ! Pire, il y a Internet. Pas l’outil merveilleux de connaissances et de partage. Mais l’utilisation que l’on en fait. Dans la vie quotidienne, vous vous insurgez contre les contrôles d’identité, vous maudissez les ragots de voisinage et vous détestez parler politique. Sur les réseaux sociaux, en revanche, vous remplissez tous les champs mis à votre disposition. Et ils sont nombreux. Date de naissance, ville d’origine, travail, mais aussi adresse, numéro de téléphone, préférences politiques, croyances religieuses… Vous activez sans complexe la géolocalisation. Vous tagguez sans relâche. Vous tweetez toutes les idées qui vous passent par la tête. Vous postez sans retenue les photos et les exploits de vos enfants. Le mieux ? Quand vous annoncez à la terre entière que vous partez en vacances à l’autre bout du monde, laissant votre maison vide et sans surveillance.

Bref. Grâce à toutes les informations que vous donnez, il devient facile de tout connaitre de vous. Exactement l’inverse de ce que vous prétendez vouloir ! Merci les réseaux sociaux. C’est le plus bel outil de flicage de tous les temps. Celui qui repose sur la bonne volonté… La vôtre. Ah, c’est sûr, Staline aurait adoré Facebook !

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