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L'Humeur

Gilets jaunes : l’étendard de la révolte

Que l’on soit pour ou contre les gilets jaunes, la colère des Français, elle, est bien réelle. Et elle reflète l’échec de la marche macroniste. Attention à l’étincelle.

Le week-end a été rythmé par les manifestations des gilets jaunes. Les images du saccage des Champs-Élysées ont fait le tour du monde. Et en ce début de semaine, l’heure est au bilan. Pour le faire, il faut prendre un minimum de recul et éviter de tomber dans les clichés, faciles et dangereux. Certains opposent les gilets jaunes aux élites. D’autres poussent la comparaison plus loin en qualifiant les premiers de "beaufs en veste fluo", et les seconds de "bobos abrutis". Cela plairait tant aux gens, et surtout au gouvernement, de pouvoir ranger dans une boîte ces contestataires d’un nouveau genre. De pouvoir leur coller une étiquette. Sauf que désormais, la réalité est moins tranchée. Plus nuancée.

Sans chef, ni organisation, ni stratégie, sans syndicats, ni partis, les gilets jaunes relèvent la tête. C’est qu’ils se sentent moins seuls. Ils peuvent se plaindre ensemble. Se sentir compris. Leurs revendications sont assez floues pour mettre presque tout le monde d’accord. De Marine Le Pen et Florian Philippot à Jean-Luc Mélenchon, en passant par Laurent Wauquiez, François Ruffin ou encore Jean Lassalle. Une belle unanimité d’un bout à l’autre de l’opposition.

Quoi qu’il en soit, qu’on soit pour ou contre les gilets jaunes, qu’on les soutienne de près, de loin ou pas du tout, leur colère n’est pas à prendre à la légère. Car bien que disparate et complètement désorganisé, le mouvement a su rapidement s’imposer et se propager grâce à un accessoire tout simple, un signe distinctif : le fameux gilet fluo, promu étendard de la révolte. Et elle gronde la révolte…

Le président Macron est affaibli. La semaine dernière, il a avoué ne pas avoir "réussi à réconcilier les Français avec leurs dirigeants". "La base avec le sommet". C’était pourtant le but premier de son grand rassemblement. De sa République en marche. Ses lieutenants devaient être en mesure de faire remonter les doléances du petit peuple et anticiper les problèmes. On peut dire que c’est raté. Demain, le chef de l’État annoncera une série de nouvelles mesures. De quoi donner un os à ronger à ses concitoyens avant de s’envoler parader au G20, jouer avec ses homologues à faire et défaire notre monde.

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