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L'Humeur

Gilets jaunes : violences inacceptables mais colère justifiée

L’acte 3 de la mobilisation a été marqué par des heurts à Paris. Mais comme trop souvent, il ne faut pas regarder uniquement en direction de la capitale.

Que dire ? Beaucoup, peut-être même trop de choses. Le mouvement des gilets jaunes est complexe et prendrait plus que quelques lignes.

Les images de l’Arc de Triomphe taggé, saccagé ce samedi, resteront longtemps dans les mémoires. Ce lieu symbolique qui rend hommage à tous les soldats Français morts aux combats ne méritait pas ça. Par respect pour nos anciens et pour ceux qui se battent encore aujourd’hui. Les CRS attaqués et poursuivis, les commerces pris pour cible, les voitures des riverains résidant dans le quartier qui brûlent, c’est cela la meilleure méthode pour faire entendre sa colère ?

Car elle est là cette colère. Elle grondait depuis des années, nourrie de défiances envers la classe politique et d’appauvrissement croissant d’une grande partie de la population. Elle n’est pas née d’hier cette colère sourde qui a fini par exploser.

Mais ce n’est peut-être pas Paris qu’il faut seulement montrer pour comprendre et estimer l’ampleur de la mobilisation. Il suffit de se promener dans certaines régions pour voir des gilets jaunes qui, malgré la pluie battante, restent par poignées sur les ronds-points des nationales, laissent des péages ouverts, remerciés ou salués par un coup de klaxon, un geste de la main. Il est là le cœur de la contestation, la vraie. Chez ceux qui n’en peuvent plus de survivre parfois après avoir travaillé toute une vie sans relâche, chez ceux qui en ont ras-le-bol de n’avoir droit à rien mais ont l’obligation de tout payer. Chez ceux aussi qui ont peur de l’avenir et de la société qu’ils vont laisser à leurs enfants. Et tant d’autres !

Ceux qui viennent pour casser ne sont pas des vrais gilets jaunes. Ceux qui insultent et attaquent les forces de l’ordre qui suivent les directives -et qui sont souvent eux mêmes à bout- n’en sont pas plus. Les images de Paris ne reflètent que très mal les manifestations qui se tiennent depuis deux semaines dans toute la France.

Et cela pourrait continuer car par manque de structure, de représentants désignés par tous, des revendications aussi plurielles que les gilets jaunes et leurs situations, des groupuscules et des partis qui viennent attiser les haines et espèrent en tirer profit, qui va pouvoir s’asseoir légitiment à une table avec des doléances pour enfin discuter ? Car il faut maintenant que le gouvernement fasse un pas, même plusieurs. Et les gilets jaunes vont aussi devoir avancer pour leur cause.

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


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