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Grève à Mayotte : qui s'intéresse à l'actualité Outre-mer ?

Le mouvement social qui se termine dans l'archipel de l'Océan Indien a une nouvelle fois montré le peu de place laissé à ce qu'il se passe dans les territoires éloignés de l'Hexagone. Peu de place ou indifférence totale ?

Déjà en 2009, il avait fallu du temps pour que l'on s'intéresse à ce qu'il se passait en Guadeloupe, alors en plein conflit social d'une ampleur inédite.

Aujourd'hui, un autre département français a connu plus de deux semaines compliquées de grève, entre barrages, vives tensions et violences de casseurs. "Lequel ?" vont se dire beaucoup. C'est vrai que 8000 km entre Paris et Mamoudzou, cela fait beaucoup... Trop pour que l'on s'intéresse à ce petit bout de France, qui l'est depuis la première moitié du XIXème siècle ?

Il aura fallu attendre des voitures caillassées, des maisons vandalisées, des bagarres entre bandes rivales, du racket d'automobilistes pour que soudain, le projecteur se braque sur l'île. Surtout grâce à l'AFP, reprise par la plupart des médias. Mais quel regard ! "Emeutes urbaines", "insurrection", "Mayotte à feu et à sang" a-t-on pu lire parfois. De quoi faire vendre et alarmer, pire apporter de l'eau au moulin de ceux qui considèrent que cette départementalisation est une erreur. Tout cela, excepté les journaux, télé et radios locales, au bout de quinze jours. Pareille situation pourrait-elle se produire par exemple en Bretagne où un seul début de rassemblement d'éleveurs met en alerte toutes les rédactions ? Au fond, le pire dans tout cela est peut-être de ne pas être vraiment surpris de ce traitement inégal. Ce n'est pas la première ni la dernière fois que ces "confettis de la République" sont oubliés.

Mais pendant plusieurs jours, le silence n'a pas été que médiatique. Le gouvernement a aussi mis du temps à réagir -certains sont même restés complètement silencieux-, avant une réunion vendredi dernier qui a permis de déboucher sur un accord et une suspension du mouvement.

La grève est donc finie et Mayotte va pouvoir replonger dans l'indifférence. Attendre seule son hypothétique égalité réelle, ce rattrapage progressif promis mais pas assez rapide pour les mahorais. Pourtant, au-delà de cette détresse sociale, l'archipel a aussi de belles richesses à montrer, au-delà de l'image que l'on vient une nouvelle fois d'en donner.

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