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High-Tech

Infobésité : c’est quoi au juste

Ce mot, qui nous arrive du Québec, désigne la surinformation dont nous sommes tous victimes et dont on sous-estime les effets pervers tant d’un point de vue qualitatif que d’un point de vue de la santé !

Et oui l’informatique, qui désigne la science du traitement de l’information, permet aujourd’hui de traiter une masse impressionnante de données et de les diffuser aussi facilement qu’elles ont été absorbées. Les écrans sont partout et diffusent en continu des données et des informations de toutes natures dont bien entendu l’actualité, les mails, les cours de bourse, etc...

Pour le particulier : l’infobésité c’est quoi ?

Certaines personnes peuvent rester collées, passives, devant i-Tele ou BFM TV toute la journée. Elles pourront y regarder des débats politiques ou les journaux télé, tout en zyeutant les alertes de dernières minutes ou les cours de bourses en bas de l’écran. Si elles doivent se déplacer, en voiture elles peuvent basculer sur France-Info ou BFM Radio, histoire de ne pas perdre le fil. Dans les transports, elles peuvent consulter leurs Smartphones pour accéder à des applications d’informations, toujours avec cet objectif d’être informées en temps réels !

Ce que veut le particulier c’est être informé le premier, immédiatement, instantanément. Et l’information qu’il veut, c’est du lourd, du scoop, du sensationnel ! Les médias l’ont bien compris et c’est pour cette raison que tous, pour répondre aux attentes, veulent diffuser les premiers L’information, mais à tel point qu’ils n’ont parfois plus les moyens de vérifier avant de lâcher un scoop. Un exemple récent qui a fait grand bruit et celui d’une émission de France 2 dans laquelle Nicolas Bedos s’est amusé, avec mauvais goût, comme à son habitude, à prétendre qu’il était en couple avec Valérie Trierweiller.



Le canular est avoué à la fin de l’émission… Mais entre-temps le buzz a fait son effet sur les réseaux sociaux et plusieurs médias se sont fait avoir en rediffusant une information totalement fausse. Ils auront vite fait par la suite de supprimer les articles erronés… Mais preuve est faite que, pour alimenter les accros de l’info, l’information diffusée peut perdre en fiabilité.

Conséquence

En plus d’une perte de qualité par ce besoin de faire du volume pour fournir les surinformés, l’information en continu peut avoir un autre effet pervers pour celui qui la suit. Après avoir entendu 20 fois les mêmes nouvelles, sous différentes formes (télé, radio, web, mails, newsletter, applications, réseaux sociaux…), et qui seront le plus souvent plutôt négatives (les médias annoncent généralement de mauvaises nouvelles), sans forcément s’en rendre compte, l’auditeur se sera fait lui-même un bourrage de crâne anxiogène qui ne peut que le faire sombrer dans la névrose et le convaincre que tout va trop mal ! Déprime, énervements, insomnies et autres symptômes sont au rendez-vous…

Solution

Pour s’en sortir, la solution est pourtant simple : zapper et réapprendre le temps de la détente au travers d’autres activités ou d’autres programmes. L’information en continu ne devrait avoir pour avantage que de pouvoir être consultée quand on le souhaite, sans pouvoir y rester vissé inutilement trop longtemps.

On peut aussi oublier totalement l’information en continu et se tourner vers des solutions qui revendiquent lutter contre la surinformation. C’est le cas par exemple de Brief.me, un site lancé par Laurent Mauriac (cofondateur de Rue89) qui veut lutter contre l’infobésité en proposant quotidiennement un récapitulatif de l’information réellement importante.

Et c’est aussi le cas de Weekly.fr qui, depuis 2013, résume une fois par semaine l’essentiel de l’actualité ! Et le reste du temps aborde 1 ou 2 sujets d’actualité par thématiques.

Ces dernières semaines, de plus en plus de médias proposent des rattrapages de l’actu, des comptes rendus réfléchis, qui ont plus de reculs et donc, sont plus fiables et donc plus qualitatifs.

Dans tous les cas, on peut rester informé sans se gaver et ainsi garder du temps pour vivre autre chose !

Si vous vous êtes reconnus au travers de cette première partie, pour vous faire aller mieux, nous vous recommandons d’échanger l’information continue par des chaînes de clips musicaux ou des radios plus mélodieuses en écoutant par exemple Radio FG, Chante France, ou Rire & Chansons, et vous contenter 1 fois par semaine, le vendredi, de lire Weekly.fr pour avoir l’essentiel de l’actualité.

Pour le professionnel : l’infobésité c’est quoi ?

Au bureau, un employé est sollicité par téléphone, par mails sur son ordinateur ou sur le smartphone que l’entreprise a bien voulu lui remettre pour rester en lien permanent avec ce qui est le plus important : son travail. En entreprise, on arrive même à vous appeler pour vous dire « je viens de t’envoyer un mail, je ne sais pas si tu l’as vu » moins de 5 minutes après l’avoir envoyé ! Et on arrive à vous fixer des réunions le matin pour l’après-midi (on peut même faire plus court) pour traiter d’un sujet parfois complexe qu’il faudra préparer en quelques heures, tout en gérant les appels des gens qui vous demandent donc si vous avez bien reçu leurs mails dans lesquels ils vous demandent de préparer une réunion pour l’après-midi !

Mais le pire c’est quand tout ceci se passe dans le fameux open space ! Outil de prédilection des années 90 permettant de regrouper X salariés au même endroit pour améliorer la communication. En plus de profiter de ce que nous décrivons ci-dessus, après vous avoir appelé, votre interlocuteur n’a qu’à se lever de son bureau et parcourir 5 mètres pour venir voir si vous traitez son sujet ! Il est établi que ce merveilleux outil n’a pour effet que de diminuer la productivité de l’ensemble des occupants (lire l’article d’Atlantico) ! D’ailleurs la tendance est de revenir au classique bureau. C’est un peu comme avec le poulet bio versus les poulets en batterie en fait…

Il devient de plus en plus difficile d’avoir simplement du temps pour réfléchir sereinement sur des sujets. Obligé de switcher d’un projet à un autre trop souvent, ralentissant finalement la productivité par la faute d’un rythme effréné, le résultat est l’inverse de ce qui est attendu, car la qualité n’est plus là. Et pour peut-être palier à ce manque de qualité, les entreprises exigent de plus en plus de reportings quotidiens sur le temps passé sur ou tel ou tel projet ! Ce qui ne fait qu’aggraver la situation, en demandant encore et encore de fournir de l’information.

Combien de réponses envoyées par e-mails trop rapidement ? Combien d’études ou de rapports bâclés pour les besoins d’un bouclage rapide ? Et finalement… combien de temps perdus à « communiquer » ?

Conséquences

Pour les professionnels qui se laissent embarquer totalement dans ce système et qui veulent tout bien faire, cela peut se conclure par un Burnout (épuisement professionnel) : forme de grosse déprime engendrée par cet excès de sollicitation. Pour d’autres, cela peut passer par un infarctus : le cœur ne supporte plus la charge de stress engendré par ce surmenage que l’on aura peut-être tenté de vaincre à fortes doses de café et de cigarettes.

Solution

Des entreprises prennent conscience qu’il y a un problème et certaines empêchent toute sollicitation des collaborateurs après une certaine heure comme c’est le cas chez Volkswagen, en Allemagne, qui depuis 2011 empêche l’envoi des mails vers les smartphones entre 18h15 et 07h00 du matin. C’est « le droit à la déconnexion », un projet qui a pour ambition d’obliger les entreprises à couper les connexions avec leurs collaborateurs après une certaine heure, dans le but de réinstaurer un équilibre vie privée/temps de travail.

Des formations apprennent à imposer des règles interentreprises pour empêcher de fixer une réunion moins de 24H à l’avance, pour apprendre à couper la sonnerie de son téléphone. Bref, réapprendre à se rendre indisponible pour se concentrer sur des sujets qui méritent le temps de la réflexion, c’est-à-dire de la qualité.

Mourir devant un écran ou son smartphone à la main n’est pas très glorieux. Il faut apprendre à se déconnecter, se concentrer et se détendre… Sans quoi, avec l’infobésité, vous risquez le déraillement mental, ou la rupture physique…

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


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