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Interview : "Red Creek est une web série qui casse les codes du genre"

La web série gagne ses lettres de noblesse. Red Creek, découverte au Festival Séries Mania, est un thriller captivant situé dans le nord canadien et porté par Lou de Laage (Jaapeloup, Respire). On a interrogé Aurélien Molas et Antoine Besse, les deux créateurs de cette série ambitieuse. 

 

Et si vous vous mettiez à la web série ? Pour vous initier, on vous propose Red Creek un thriller qui suit une jeune détective privée sur les traces d'une jeune fille qui a mystérieusement disparue. Mais ceux qui en parlent le mieux, c'est Aurélien Molas le scénariste et Antoine Besse, le réalisateur. Interview.

Weekly.fr : Comment est né l'idée de Red Creek ?

Aurélien Molas : J'ai écrit Red Creek en m'inspirant de l'histoire d'Anne-Lise Mitchell, une jeune allemande née au début des années 50 qui a subi une soixantaine d'exorcisme.

Antoine Besse : J'ai tout de suite adoré son idée et pour moi c'était l'occasion de m'essayer au film de genre, car j'avais toujours rêvé de travailler sur ce type de projet. J'ai notamment été séduit par l'idée de jouer avec les codes.

Weekly.fr : Pourquoi avoir opté pour le format court ?

Antoine Besse : C'est suite à notre rencontre avec Studio + que l'aventure s'est lancée sur un format court. Mais c'est un format que j'apprécie particulièrement que ce soit via les courts métrages ou les clips. Cette durée plus courte est bien adaptée à notre génération qui passe son temps sur internet et dont le temps d'attention est limitée.

Weekly.fr : Quelles sont les contraintes liées à l'écriture de ce type de projet ? En termes de séquençage, de rebondissements etc...

Aurélien Molas : Ecrire Red Creek obéit aux contraintes du thriller, de la même manière pour un long-métrage ou un épisode de série. Ce n’est pas tant le format que l’objectif de toute bonne histoire qui détermine l’écriture : offrir au spectateur un récit structuré, des personnages, des rebondissements, une thématique, une vision du monde etc… Ce n’est que dans un second temps qu’on séquence en pensant au format 10x10. Les rares impératifs sont la tension narrative et des curseurs dramaturgiques un peu plus appuyés en fin d’épisodes pour que cela s’apparente à des cliffhangers.

Weekly.fr : Comment fonctionne la collaboration avec Studio + ?

Aurélien Molas : Il y a deux mots d’ordre quand on bosse avec eux : liberté et créativité. En tant qu’auteur, c’est ce qui m’a séduit et encouragé après Crime Time où nous étions trois scénaristes à écrire Red Creek en solo tout en restant au service du regard d’Antoine. C’est rafraichissant de pouvoir tenter de nouvelles histoires, de se plonger dans de nouvelles ambiances, de prendre des risques (sommes toutes mesurés). J’ai retrouvé chez les équipes de Studio + la même bienveillance, la même énergie et la même ambition éditoriale que sur une chaîne comme Arte. C’est tellement inspirant et rassurant pour un auteur que l’on a qu’une envie : être à la hauteur et donner le meilleur de soi dans le cadre défini avec le diffuseur.

Weekly.fr : En termes de réalisation, existe t'il un cahier de charge spécifique avec ce type de format ou étiez-vous libres ?

Antoine Besse : Non il n’y a pas vraiment de cahier des charges si ce n’est de jouer le jeu de réaliser chaque épisode avec une tension et un petit cliff à la fin. Pour le reste, au contraire, travailler avec Studio+ est un véritable bonheur pour un jeune réalisateur car ils laissent une liberté totale à la mise en scène, à l’essai, au parti pris de DA… Il faut faire attention de garder une cohérence entre les épisodes et de raconter l’histoire avant tout, laisser la place aux comédiens pour ne pas tomber dans une prouesse technique ou visuelle. Mais dans l’ensemble je peux dire que j’étais libre.

Weekly.fr : Pensez-vous que la série digitale est un espace de liberté pour les jeunes auteurs en France ? Quels sont vos futurs projets ?

Antoine Besse : La série digitale est clairement un espace de liberté pour les jeunes auteurs. Que ce soit pour Aurélien ou pour moi-même, c’est encore un véritable far-west pas encore bordé par des producteurs ou diffuseurs craintifs du nombre de spectateurs ou du nombre d’entrées en salle. Sur Red Creek j’ai pu tester plein de procédés de mise en scènes très différents pour essayer de raconter l’histoire d’Aurélien.

Justement avec Charlotte Caussarieu et Aurélien, nous écrivons mon premier long-métrage Les oubliés. C’est un film dans la lignée du Skate moderne ou de Septembre (ses deux précédents court-métrages) qui est actuellement développé par John Doe (producteurs de Red Creek), label d’UGC et qu’on espère pouvoir tourner l’été prochain. Croisons les doigts.

 

Red Creek est disponible sur l'application Studio + depuis le 7 mai.

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