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John Kerry à Moscou pour réduire les divergences sur la Syrie

par Lesley Wroughton

PARIS (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain John Kerry se rend mardi à Moscou pour tenter de réduire les divergences entre Washington et la Russie sur la crise syrienne, et en particulier sur le rôle du président Bachar al Assad dans un processus de transition, a déclaré lundi un haut responsable du département d'Etat.

Le chef de la diplomatie américaine s'emploiera aussi à préparer le terrain en vue d'une nouvelle réunion de l'ISSG sur la Syrie. John Kerry espère qu'elle se tiendra à New York vendredi, mais le doute subsiste.

L'ISSG (Groupe de soutien international à la Syrie), qui intègre la coalition des pays hostiles à Bachar al Assad mais aussi la Russie et l'Iran, alliés de Damas, s'est réuni à Vienne les 30 octobre et 14 novembre.

Il s'est entendu sur une feuille de route prévoyant notamment de réunir des représentants du gouvernement et de l'opposition syriens pour des négociations officielles sous les auspices des Nations unies, avec le 1er janvier en date butoir.

Dans un communiqué diffusé lundi soir, le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov avaient convenu, lors d'un entretien téléphonique, qu'il fallait qu'un certain nombre de conditions préalables à la réunion de l'ISSG soient remplies, ce qui pourrait retarder la réunion de New York.

Il faut notamment, ont-ils dit selon le ministère russe, un accord sur la composition de la délégation de l'opposition syrienne qui participerait à des pourparlers de paix ainsi que sur une liste des groupes terroristes islamistes contre lesquels les puissances conviendraient de lutter en commun.

"BONS ET MAUVAIS TERRORISTES"

S'exprimant à Paris en marge d'une réunion de travail sur le processus de Vienne regroupant la France, les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, la Jordanie, l'Italie, le Qatar, le Royaume-Uni et la Turquie, le haut responsable du département d'Etat a déclaré que John Kerry comptait protester auprès de Moscou contre les bombardements russes visant des forces de l'opposition et non les djihadistes de l'Etat islamique. Moscou a lancé le 30 septembre une campagne de frappes aériennes pour soutenir le régime de Damas.

De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a estimé que Washington devait revoir sa politique consistant à "séparer les bons des mauvais terroristes".

Réunis la semaine dernière à Ryad, plusieurs groupes de l'opposition et de la rébellion syriennes, dont le groupe islamiste armé Ahrar al Cham, sont convenus qu'une délégation commune rencontrerait dans les dix premiers jours de janvier des représentants du gouvernement syrien.

John Kerry a déclaré qu'il restait des questions à régler au sujet de cet accord mais s'est dit optimiste sur une issue favorable. Le Kremlin a en revanche rejeté le résultat de la réunion de Ryad, estimant qu'elle ne pouvait revendiquer le droit de s'exprimer au nom de l'opposition.

Quant à Bachar al Assad, il a accusé les Etats-Unis et l'Arabie saoudite de vouloir que des "groupes terroristes" participent aux négociation à venir.

Les groupes d'opposition réclament que le président syrien quitte le pouvoir au début du processus de transition.

A Moscou, John Kerry s'entretiendra avec Sergueï Lavrov dans la matinée avant de rencontrer le président Vladimir Poutine. Outre le sort de Bachar al Assad, la question d'un cessez-le-feu sera abordée, ainsi que les récentes déclarations de la Russie à propos de l'Armée syrienne libre (ASL), opposée à Bachar al Assad, que le Kremlin dit soutenir.

"Cela nous intéressera d'entendre ce que les Russes ont en tête à ce propos, étant donné l'inquiétude de l'ASL concernant la manière dont Assad traite son propre peuple", a déclaré le haut responsable du département d'Etat.

(Avec Andrew Osborn et Dmitri Soloviov à Moscou, John Irish à Paris; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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