Khabib Nurmagomedov bat Dustin Poirier et unifie les deux ceintures

Un artiste martial hors norme

Le soir tant attendu. L’UFC 242, la ville d’Abou Dabi se tient prête à accueillir un des main event les plus attendus de l’histoire. Le champion des poids légers Khabib doit affronter le champion par intérim Dustin Poirier afin d’unifier les deux ceintures, et de devenir l’ultime champion de la catégorie légers.

Dès le premiers round, l’aigle impose son style, une recette qui fonctionne : fatiguer son adversaire en l’amenant au sol le plus souvent possible. L’ancien champion de Sambo combat (art martial russe) est l’un des meilleurs grapplers au monde et sait faire parler la poudre. Lorsqu’il parvient à attraper la jambe de l’adversaire, le cauchemar commence. Quasiment impossible de se défaire de la lutte du daghestanais, tant sa maitrise relève de l’impeccable. Dustin est sans cesse amené au sol, et ne parvient presque pas à se libérer, lui imposant une considérable dépense d’énergie durant presque trois rounds. Quelques coups de folie de la part du « Diamond » de Louisiane, avec notamment un bel enchainement aux poings et une tentative de guillotine plutôt bien pensée, mais clairement insuffisant pour venir inquiéter Khabib, qui se libère avec une facilité déconcertante. Au cours du troisième round, Dustin, déjà fatigué, se faire surprendre et soumettre au sol, en étranglement arrière.

Invincible ?

L’aigle du Daghestan enregistre à ce jour 28 victoires et aucune défaite, avec deux défenses de titre. Mais d’où provient l’invincibilité du combattant ? Et pourquoi aucun adversaire ne parvient à prendre le dessus ?

Dans un premier temps, parlons du combattant lui-même. Né dans la capitale du Daghestan, Khabib est le fils d’Abdulmanap Nurmagomedov, ancien militaire et champion d’art martiaux. Ce dernier initie très jeune son fils aux différents sports de combat avec une éducation des plus dures, allant même jusqu’à lui faire combattre un ours. Et dans cette zone de la Russie, ce n’est pas la boxe qui prime, mais le Sambo. Cet art martial permet l’utilisation des pieds, des poings, et des projections, lui donnant un aspect très complet. Il devient rapidement deux fois champion du monde de sambo, ceinture noire de Judo, et expert en lutte. Le jeune Khabib se forge rapidement un mental d’acier, et épate également par son fair-play et le respect montré à chacun de ses adversaires.

Sur le ring, c’est souvent la même recette : une boxe clean, plutôt très défensive et le plus de projections possibles afin de fatiguer et de soumettre l’adversaire. Et pourquoi ça fonctionne aussi bien ? Pour répondre, prenons le dernier combat de son opposant Dustin Poirier, qui affrontait Max Holloway en avril dernier. Lors des cinq rounds, Dustin n’a cessé d’enchainer son adversaire, avec une boxe des plus irréprochables et une puissance de frappe déconcertante. Mais face à Khabib, ça n’est tout simplement pas possible.

Face à Khabib, il faut mettre le frein à main. En effet, le daghestanais profite de la moindre erreur de concentration de son adversaire pour l’amener au sol, il est donc impossible pour l’opposant de faire parler les coups de folie et de tenter des enchainements complexes, dans la mesure où ce dernier doit continuellement veiller à protéger ses jambes. Si bien que Khabib ne s’est jamais retrouvé en réel danger au cours de sa carrière à l’UFC, puisqu’il n’a perdu (rendez-vous compte) qu’un seul round sur ses 36 disputés.

Le nom de Tony Ferguson est évoqué pour tenter de venir à bout de Khabib Nurmagomedov lors d’un prochain évènement. Certains parlent même d’un retour du légendaire George Saint-Pierre, ou d’une sulfureuse revanche face à Conor Mc Gregor. Khabib se dit prêt à effectuer 2 ou 3 autres combats, avant de mettre un terme à sa carrière. Espérons qu’un coup de génie éclatera lors de ces combats. Sinon, le daghestanais pourra asseoir sa suprématie à un niveau qu’aucun combattant de MMA n’a jamais pu atteindre.