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L'Arabie saoudite dit ne pas être l'ennemie née de l'Iran

par Michelle Nichols et Sam Wilkin

NATIONS UNIES/DUBAI (Reuters) - L'Arabie saoudite a déclaré lundi qu'elle rétablirait les relations diplomatiques avec l'Iran une fois que Téhéran aura cessé de se mêler des affaires des autres pays, Ryad ajoutant qu'elle poursuivrait ses efforts en faveur de la paix en Syrie et au Yémen malgré la crise diplomatique.

L'Arabie saoudite a rompu dès dimanche avec l'Iran pour dénoncer l'attaque la nuit précédente de son ambassade à Téhéran par des manifestants qui protestaient contre l'exécution du cheikh Nimr al Nimr, figure de la contestation chiite dans le royaume wahhabite.

Riyad a ensuite annoncé la suspension de ses liaisons aériennes et de tous ses liens commerciaux avec la République islamique.

Prié de dire quelles étaient les conditions nécessaires pour le rétablissement des liens entre les deux pays, Abdallah Al-Mouallimi, l'ambassadeur de l'Arabie saoudite aux Nations Unies, a dit à des journalistes : "C'est très simple : l'Iran doit cesser (...) d'interférer dans les affaires internes d'autres pays, y compris le nôtre".

"Dans ce cas, nous aurons évidemment des relations normales avec l'Iran. Nous ne sommes pas les ennemis nés de l'Iran", a-t-il ajouté.

Dans la foulée de l'Arabie saoudite, Bahreïn et le Soudan ont également annoncé la rupture de leurs relations diplomatiques avec Téhéran.

Egalement alliés de Ryad, les Emirats arabes unis (EAU) ont pour leur part dit qu'ils abaissaient le niveau de leur représentation diplomatique en Iran, où va seulement demeurer un chargé d'affaires, et qu'ils réduisaient le nombre de diplomates iraniens dans les Emirats.

LES ETATS-UNIS APPELLENT À LA RETENUE

Cette crise ravive la rivalité dans la région entre l'Iran et l'Arabie saoudite, alors que la guerre fait rage en Irak, en Syrie et au Yémen sur fond de lutte d'intérêts entre chiites et sunnites.

Les Etats-Unis sont entrés en contact avec Ryad et Téhéran pour les appeler à faire preuve de "retenue" dans la crise provoquée par l'exécution d'un dignitaire religieux chiite en Arabie saoudite, a déclaré le porte-parole de la Maison blanche.

La crise diplomatique entre l'Arabie saoudite et l'Iran risquent de compromettre les efforts visant à mettre un terme à la guerre civile en Syrie, où l'Arabie saoudite et d'autres puissances du Golfe soutiennent les groupes rebelles en lutte contre le président Bachar al Assad, épaulé par l'Iran.

L'Arabie saoudite a joué un rôle clef dans le rassemblement des forces d'opposition susceptibles de participer à des pourparlers de paix avec le gouvernement de Bachar al Assad.

Les Nations unies souhaitent que ces négociations de paix entre les deux parties s'ouvrent le 25 janvier à Genève.

Abdallah Al-Mouallimi a déclaré que la rupture des relations avec l'Iran ne nuiraient pas aux efforts du pays en faveur de la paix en Syrie et au Yémen.

"Nous assisterons au prochaines discussions sur la Syrie et nous ne les boycotterons pas à cause de l'Iran ou de qui que ce soit", a-t-il dit.

(Benoît Van Overstraeten pour le service français)

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