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L'Instant Pop : Ready Player One, du pur bonheur signé Spielberg

A peine deux mois après son ode à la liberté de la presse Pentagon Papers, Steven Spielberg revient avec un film de science-fiction généreux et une aventure virtuelle qui rend un hommage intelligent à la Pop Culture. Du pur plaisir à ne rater sous aucun prétexte. 

Spielberg du haut de ses 71 ans n’a rien perdu de sa ferveur d’antan. Il y a dans Ready Player One, adaptation du best-seller geek signé Ernest Cline, une malice quasi juvénile qui est immédiatement palpable. Une envie d’aventures, de quêtes impossibles et d’amitiés indéfectibles qui devrait parler à l’enfant qui sommeille encore en vous. Car le cinéaste revient à cette forme pure de cinéma, presque instinctive qui a fait de lui le roi du divertissement. Installez-vous confortablement dans votre fauteuil, le spectacle commence.

Emerveillement. Avec RPO, Spielberg était face à un défi de taille : réussir à rendre palpable l’univers foisonnant du roman d’Ernest Cline. Un monde en réalité virtuelle dans lequel tout est possible ou presque. Outre la collecte des différentes franchises qui ont accepté de jouer le jeu (Merci), il fallait rendre à l’écran le foisonnement créatif de cette illusion d’optique à taille réelle. Voir réunies dans un même long métrage, des figures aussi iconiques de la pop culture que sont la Delorean de Retour vers le Futur, le Géant de fer de Brad Bird ou encore Shun Li de Mortal Combat ressemble bien à un festin pictural. Les références sont tellement nombreuses, qu’il faudra sans doute plusieurs visionnages pour arriver à toutes les déceler. Cette générosité graphique qui fait palpiter notre cœur de fan se double d’une incroyable cinégénie. En matière d’effets spéciaux, la lisibilité est la clef. Derrière la caméra de Spielberg, les affrontements sont épiques mais restent accessibles à la rétine humaine lambda. Le spectateur n’a plus qu’à se laisser balader dans cet incroyable OASIS.

Sagesse. Si le Spielberg enfant est la partie immergée de l’iceberg dans RPO, le cinéphile attentif notera également la présence du démiurge mature. A l’écran, il est difficile de ne pas voir dans le personnage de Simon Pegg (Ogden Morrow), un double fictionnel du cinéaste portant un regard bienveillant sur cette jeunesse. Il se pose en guide, en transmetteur de flambeau. La dimension politique prend également dans le film une aura supplémentaire au livre de Cline. Très vite, on nous renvoie à un possible futur globalisé dans lesquels les pauvres sont parqués dans des bidonvilles à échelle industrielle. Le monde est évidemment dirigé par une société tentaculaire, version à peine déguisée d’un google maléfique. Ces enjeux contemporains semblent simplement passés dans le mixeur de l’anticipation. Mais Spielberg rajoute une réflexion sur notre rappel au réel. Dans une séquence virevoltante, il filme dans le vrai monde des humains qui ressemblent à des poupées désarticulées avec leur casque de réalité virtuelle fixés sur le visage. La scène n’est pas anodine, elle souligne toute l’ironie de la situation. Jamais la fiction ne doit dépasser le réel prévient le cinéaste, n’est-ce pas la parfaite conclusion après deux heures de pure fantaisie ?

Adaptation. Ready Player One était un livre palpitant, plein de détails qui le rendaient riche et unique en son genre. En l'adaptant, Spielberg n'a pas hésité à le trahir pour mieux l'harmoniser au médium cinéma. On y perd sans doute un peu au niveau des émotions des personnages et de quelques twists scénaristiques mais on y gagne en termes de mise en abyme et de rythme. On ressort de ce Ready Player One, rêveur et heureux comme un gamin. Spielberg a cette capacité universelle de rendre notre monde légèrement plus beau. "Its' just an illusion" mais laissez-vous porter.

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