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L'Irak propose sa médiation entre l'Arabie saoudite et l'Iran

BAGDAD (Reuters) - L'Irak a proposé mercredi sa médiation pour mettre fin à la crise diplomatique entre l'Arabie saoudite et l'Iran, estimant que celle-ci risquait de déstabiliser davantage l'ensemble de la région.

En visite à Téhéran, le chef de la diplomatie irakienne, Ibrahim al Djaafari, a souligné que cette crise risquait d'avoir de "larges répercussions", une allusion notamment à la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.

"Nous avons des relations solides avec la République islamique (d'Iran) et nous avons aussi des relations avec nos frères arabes, donc nous ne pouvons pas demeurer silencieux face à cette crise", a-t-il déclaré au côté de son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif.

L'exécution du dignitaire religieux chiite Cheikh Nimr al Nimr par l'Arabie saoudite le week-end dernier a attisé les tensions entre sunnites et chiites et provoqué une rupture des relations diplomatiques et commerciales entre Ryad et Téhéran. Bahreïn, le Soudan et dans une moindre mesure les Emirats arabes unis s'étant rangés derrière les Saoudiens.

Le gouvernement irakien, dominé par les chiites, s'est dit "profondément choqué" mais il s'est gardé de fermer l'ambassade d'Arabie saoudite qui a récemment rouvert à Bagdad, comme le lui demandaient les milices chiites et une partie de la population.

Les spécialistes de la région soulignent que le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, ne peut pas se permettre de s'aliéner la communauté sunnite irakienne s'il veut venir à bout de l'EI, qui a prospéré sur la marginalisation des sunnites à l'époque de son prédécesseur, Nouri al Maliki. "Abadi a besoin de tous les alliés possibles", souligne Mona Alami, chercheuse du centre de réflexion Atlantic Center basée à Beyrouth.

Le chef du gouvernement irakien, qui a proclamé que 2016 serait l'année de la "victoire finale" contre l'EI a aussi besoin du soutien des pays arabes sunnites, d'autant que ceux-ci l'ont appuyé la semaine dernière dans sa dispute avec Ankara à propos du déploiement de soldats turcs dans le nord de l'Irak.

(Maher Chmaytelli, Tangi Salaün pour le service français)

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