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L'Onu s'alarme de la situation au Burundi

GENEVE (Reuters) - Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a fait état vendredi de violences sexuelles commises par des membres des services de sécurité burundais et de témoignages évoquant l'existence de charniers où les corps d'une centaine de victimes des violences de décembre seraient ensevelis.

Les affrontements politiques qui ont éclaté fin avril, à l'annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat ont fait au moins 439 morts et 200.000 déplacés, selon l'Onu.

Malgré les recours de l'opposition, selon laquelle cette candidature était contraire à la Constitution et aux accords d'Arusha qui ont mis fin à la guerre civile en 2005, le chef de l'Etat a été reconduit le 21 juillet.

"Les attaques du 11 décembre contre trois camps militaires et les violations des droits de l'homme à grande échelle qui ont suivi semblent avoir déclenché des tendances nouvelles et profondément perturbantes de violations des droits de l'homme", dit le haut-commissaire Zeid Ra'ad Al Hussein dans un communiqué.

"Nous avons documenté 13 cas de violence sexuelle contre des femmes, qui ont débuté lors des opérations de recherche et d'arrestation ayant eu lieu après les événements de décembre dans les quartiers perçus comme soutenant l'opposition", poursuit-il.

"Nous avons aussi reçu de nombreuses allégations selon lesquelles (...) les forces de police et de l'armée auraient arrêté un nombre considérable de jeunes hommes, dont beaucoup auraient ensuite été torturés, tués ou emmenés vers des destinations inconnues."

Le diplomate parle de témoignages évoquant l'existence d'au moins neuf charniers à Bujumbura et dans ses environs, où 100 corps au moins auraient été jetés après les violences du 11 décembre dernier.

"Les groupes d'opposition armés devenant plus actifs et la dimension ethnique - au potentiel mortifère - réapparaissant, tout ceci aboutira inévitablement à un désastre, à moins que la trajectoire actuelle de dégradation rapide de la situation ne cesse", conclut-il.

(Tom Miles, Jean-Philippe Lefief pour le service français)

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