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L'armée irakienne lance l'offensive pour reprendre Ramadi

par Ahmed Rasheed et Saif Hameed

BAGDAD (Reuters) - L'armée irakienne a lancé mardi à l'aube une offensive destinée à reprendre le centre de Ramadi aux djihadistes du groupe Etat islamique (EI), qui s'en sont emparés en mai dernier, a déclaré Sabah al Noumani, porte-parole des forces antiterroristes irakiennes.

Un général irakien avait annoncé lundi que cette offensive était imminente au lendemain du largage sur le chef-lieu de la province d'Anbar, à 100 km à l'ouest de Bagdad, de tracts demandant aux habitants d'en partir dans les 72 heures.

Les préparatifs de la reconquête de Ramadi ont commencé début novembre, après plusieurs mois d'efforts pour couper les voies de ravitaillement à la ville, dont la chute aux mains des djihadistes a constitué un revers de taille pour le gouvernement irakien.

Les services de renseignement irakiens estiment que 250 à 300 combattants de l'EI sont retranchés dans le centre de Ramadi. La progression de l'armée est lente car le gouvernement irakien veut compter sur ses propres troupes et ne pas avoir à recourir aux milices chiites, de façon à éviter les atteintes aux droits de l'homme comme celles constatées lors de la reconquête de la ville de Tikrit en avril.

Les autorités américaines ont recommandé à Bagdad d'éviter d'engager les miliciens chiites dans la bataille de Ramadi, face aux djihadistes sunnites, afin de ne pas attiser les tensions intercommunautaires.

UN TIERS DU TERRITOIRE CONTRÔLÉ PAR L'EI

"Nos forces progressent en direction du complexe administratif dans le centre de Ramadi", a déclaré Sabah al Noumani. "Les combats se concentrent sur les quartiers aux abords du complexe, avec l'appui de l'armée de l'air".

Des unités de l'armée ont franchi l'Euphrate pour atteindre les quartiers du centre, en utilisant un pont qui a été détruit par l'EI et réparé par des hommes du génie, a dit Noumani.

"La principale difficulté est de franchir le fleuve. On doit faire face à des 'snipers' et à des kamikazes qui cherchent à ralentir notre progression. Nous les attaquons avec le soutien aérien", a-t-il expliqué.

"Les combats sont acharnés, il est trop tôt pour dire combien de temps ça prendrea mais on peut dire tout de même que la victoire sera une question de jours", a encore dit le porte-parole.

Plusieurs dizaines d'islamistes ont été tués, a déclaré le général Yahya Rassoul, porte-parole du commandement des opérations conjointes. Il s'est refusé à fournir un bilan du côté des forces irakiennes.

Si l'assaut contre Ramadi réussit, ce sera la deuxième grande ville, après Tikrit, à être reprise aux djihadistes de l'EI en Irak. L'Etat islamique contrôle toujours Mossoul, la deuxième plus grande ville d'Irak, ainsi que Falloudjah, ville située entre Ramadi et Bagdad.

La reconquête de Ramadi redonnerait le moral aux forces de sécurité irakiennes, restées longtemps sur la défensive après la prise par l'EI d'un tiers du territoire irakien à la faveur de son offensive éclair de la mi-2014.

(Tangi Salaün et Eric Faye pour le service français)

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