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TV/Cinéma/Culture

L’instant Pop : Ad Vitam, une série sur le sens de la vie

Après Trepalium et Transferts, Arte continue son immersion dans la série de genre avec Ad Vitam. Cette nouveauté signée Thomas Cailley, le réalisateur des Combattants, et Sébastien Mounier, est une métaphore poétique et dépressive sur la vie éternelle. Weekly a vu les deux premiers épisodes qui seront diffusés jeudi 8 novembre sur Arte.

Le deuil est à la mode. Dans les séries du moins. Cette année, si on fait le point sur les nouveautés de la rentrée US, de nombreux show traitent de cette thématique en filigrane (The First, Maniac, Forever…). Comme pour prendre le contre-pied, Arte vous propose, en ce mois de novembre où l’on célèbre les défunts, une série sur la vie éternelle.

Dans Ad Vitam, les scénaristes ont imaginé un futur dans lequel les hommes ont vaincu la mort. La vieillesse plus exactement. Ils se régénèrent dans des caissons comme aujourd’hui on prend rendez-vous pour une séance d’UV ou un sauna. Pourtant, tout le monde n’a pas l’air aussi jouasse que la doyenne de l’humanité qui vient de souffler ses 129 bougies. Ainsi pour fêter l’évènement, des jeunes se suicident. Et ce n’est pas la première fois puisqu’une secte avait déjà sévi 10 ans auparavant. L’acte est devenu illégal dans cette société d’éternité. Darius, 119 printemps, qui termine sa carrière dans la police (contraint par une limite temporelle), est chargé de l’enquête. Pour l’épauler, il enrôle Christa 24 ans, ancienne membre de la secte enfermée en institution.

La grande faucheuse n’est donc finalement pas au chômage. En fait, la mort plane non plus comme une menace mais presque comme une libération lointaine. Philosophiquement, les thématiques de la série sont passionnantes. L’univers développé par Cailley et Mounier ne fait pas de la figuration, les différents aspects de cette humanité vampirique se dévoilent en toile de fond laissant le spectateur s'imaginer une vue d'ensemble peu reluisante.  Toutefois sur deux épisodes, les enjeux de cette secte de suicidaires apparaissent un peu trop flous pour être totalement captivants. Comme si l'intrigue policière n'était qu'un prétexte pour sonder le mal-être d'une jeunesse en mal d'avenir.

Le ton volontairement élégiaque est harmonieux à l’écran et donne de très jolies fulgurances filmiques. Thomas Cailley qui nous avait épaté avec ses Combattants se montre donc à l'aise sur le petit écran, en prenant le temps de filmer des détails insolites. Devant sa caméra, Yvan Attal, Garance Marillier, Rod Paradot et Niels Schneider défient le temps avec une certaine élégance. Mais Ad Vitam, comme Trepalium et Transferts avant elle, ne semble vouloir se départir de son label de série de genre dépressive. C’est un choix fictionnel efficace et poétique, mais à l’heure où la dystopie mélancolique est partout à la télé (The Handmaid’s Tale, Westworld…), on aurait aimé prouver qu’une autre voie était possible.

Il n'empêche qu'on vous recommande vivement d'y jeter un coup d'œil dès jeudi 8 novembre sur Arte.

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