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La Suisse prête à agir unilatéralement sur l'immigration

ZURICH (Reuters) - Le gouvernement suisse est prêt à limiter de façon unilatérale l'immigration s'il ne parvient pas à un accord avec l'Union européenne (UE) sur le dossier de la libre circulation des travailleurs en Europe, a annoncé vendredi la présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga.

L'objectif est de concilier à la fois le vote des Suisses, qui se sont prononcés en février 2014 contre "l'immigration de masse", et l'accord sur la libre circulation des travailleurs de l'UE en Suisse.

Pour ce faire, tout en poursuivant les discussions avec Bruxelles dans l'espoir de parvenir à un accord à l'amiable, le Conseil fédéral (gouvernement) a demandé au département de Justice et Police de préparer d'ici mars 2016 une "clause de sauvegarde" afin de respecter le vote exprimé par la population il y a près de deux ans.

Environ 1,3 million de ressortissants de pays de l'Union vivent actuellement en Suisse et 300.000 traversent chaque jour la frontière pour venir travailler dans la Confédération.

"Nous voulons poursuivre les discussions dans le but de parvenir à un accord sur une clause de sauvegarde (...) C'est la meilleure façon de faire", a dit Simonetta Sommaruga lors d'une conférence de presse à Berne.

Elle a souligné qu'elle préférerait parvenir à un arrangement avec Bruxelles plutôt que de recourir à des initiatives unilatérales. "On ne sait pas quelles mesures pourrait prendre l'Union européenne dans ce cas", a-t-elle noté.

En cas de blocage avec l'UE, la Suisse, membre de l'espace Schengen, est prête à un gel de ses accords économiques bilatéraux avec l'Union, a déclaré pour sa part le chef de la diplomatie suisse, Didier Burkhalter.

"S'il n'y a vraiment pas de solution (...), nous sommes prêts à une suspension, en totalité ou en partie, des accords bilatéraux", a-t-il souligné.

Le Parlement suisse a jusqu'à février 2017 pour mettre en oeuvre la décision populaire de février 2014.

En cas de blocage avec Bruxelles, la "clause de sauvegarde" autoriserait une limitation temporaire et ciblée des autorisations accordées aux ressortissants de l'UE ou de l'Association européenne de libre-échange (AELE).

Un seuil d'immigration serait fixé pour ces ressortissants au-delà duquel des nombres maximums et des contingents seront introduits l'année suivante.

En octobre, l'Union démocratique du centre (UDC), parti de la droite anti-immigration, a remporté les élections fédérales, confortant sa place de premier parti politique du pays.

En février 2014, les électeurs suisses ont voté à une courte majorité une "initiative" soutenue par l'UDC en faveur de la réintroduction de quotas d'immigration avec l'Union européenne.

(John Miller, Joshua Franklin et Brenna Hughes Neghaiwi, Guy Kerivel pour le service français)

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