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La Turquie interrompt son déploiement de soldats en Irak

BAGDAD/ANKARA (Reuters) - La Turquie a annoncé mardi l'arrêt de tout transfert de troupes près de la ville irakienne de Mossoul, après que Bagdad eut menacé de faire appel aux Nations unies pour contraindre Ankara à retirer ses soldats.

Plusieurs centaines de soldats turcs ont été envoyés jeudi dans un camp de la région de Bachika, au nord-est de Mossoul, dans le cadre d'une rotation de routine, assure le gouvernement turc. Ces militaires doivent entraîner des forces irakiennes à reprendre Mossoul que le groupe Etat islamique (EI) a prise en juin 2014, dit-il.

Mais l'Irak a dénoncé une violation de sa souveraineté et le Premier ministre Haïdar al Abadi a déclaré qu'il saisirait le Conseil de sécurité des Nations unies si les troupes turques n'étaient pas retirées dans les 48 heures.

"Aucune force supplémentaire ne sera envoyée à Bachika tant que les préoccupations du gouvernement irakien ne seront pas surmontées", a déclaré le Premier ministre turc Ahmed Davutoglu dans une lettre à son homologue irakien, selon des sources à Ankara. Il n'a pas dit qu'il acceptait le retrait demandé par Bagdad.

"La Turquie est prête à approfondir sa coopération avec l'Irak en coordination et en consultation", a poursuivi le chef du gouvernement turc. "Ceux que gêne la coopération entre la Turquie et l'Irak et qui veulent y mettre fin ne devraient pas pouvoir atteindre leur objectif."

Bagdad a dénoncé dès samedi une violation de sa souveraineté après l'entrée dans la province de Ninive d'"environ un bataillon" turc, dont il a exigé le retrait immédiat.

Le ministre irakien de la Défense, Khaled al Obeidi, s'est entretenu dimanche au téléphone avec son homologue turc et a renouvelé cet appel à un retrait immédiat.

Dans un communiqué, il précise que son interlocuteur a justifié l'envoi de soldats turcs par la nécessité de protéger les conseillers qui forment dans la région les combattants irakiens anti-djihadistes. Mais leur nombre est bien trop élevé pour expliquer leur présence par cet unique objectif, a dit le ministre irakien.

La Syrie a également condamné dimanche "la violation flagrante du territoire irakien par les Turcs, qui ne fait que confirmer le rôle destructeur (joué par Ankara) contre la Syrie et l'Irak".

Les Etats-Unis ont dit avoir eu connaissance de ce déploiement turc en précisant qu'il ne s'inscrivait pas dans les activités de la coalition conduite par Washington contre l'Etat islamique en Syrie et en Irak.

(Orhan Coskun à Ankara, Stephen Kalin à Bagdad, Ayla Jean Yackley à Istanbul, Tangi Salaün, Guy Kerivel et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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