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La défense antimissile en question après l'essai nord-coréen

HONG KONG (Reuters) - L'essai nucléaire nord-coréen devrait donner de nouveaux arguments aux partisans d'un renforcement de la défense antimissile au Japon et en Corée du Sud, en dépit de l'opposition farouche de la Chine.

La Corée du Nord dit avoir testé mercredi avec succès une bombe à hydrogène miniaturisée, ce qui augmenterait sensiblement sa puissance de frappe si l'information est confirmée, même si beaucoup doutent de la véracité des affirmations du régime de Kim Jong Un.

En avril dernier, de hauts responsables américains s'étaient déclarés convaincus que Pyongyang avait atteint la capacité de miniaturiser une ogive et de la placer sur un missile balistique, concrétisant une nouvelle menace pour les Etats-Unis et leurs alliés japonais et sud-coréen.

Mais, prévient Zhang Baohui, expert en sécurité nucléaire à l'université Lingnan de Hong Kong, "la Chine sera très sensible à toute initiative du Japon ou de la Corée du Sud visant à améliorer les défenses antimissiles".

"La Corée du Nord sera peut-être la raison publiquement invoquée, mais les stratèges chinois la verront comme un geste visant à limiter la capacité de dissuasion nucléaire de la Chine", poursuit le chercheur.

Pékin est particulièrement attentif au projet de bouclier antimissiles balistiques de haute altitude (THAAD, Terminal High Altitude Area Defense) que le Pentagone souhaiterait voir adopté par la Corée du Sud.

Le THAAD comprend notamment des batteries de missiles capables d'abattre des missiles balistiques de très longue portée, que Pyongyang n'a pas encore testés mais qui pourraient par exemple toucher la côte Ouest des Etats-Unis.

Séoul, dont le premier partenaire commercial est la Chine, a pour l'instant son propre système de défense antimissile, moins sophistiqué que celui proposé par les Etats-Unis mais indépendant des forces américaines.

Le gouvernement sud-coréen a jusqu'ici évité l'ouverture de discussions formelles sur le système THAAD, dont les radars peuvent pister plusieurs missiles balistiques à une distance de plus de 2.000 km, donc potentiellement très loin en territoire chinois.

Le Japon paraît intéressé par un futur système THAAD, non par crainte de la Corée du Nord, mais plutôt de la militarisation croissante de la Chine, dit-on de sources proches de la défense.

Tokyo examine aussi la possibilité de se doter de la version terrestre du système de défense antimissile Aegis, qu'elle utilise déjà sur ses bâtiments en mer du Japon.

Le gouvernement japonais pourrait également améliorer sa capacité de défense en déployant de nouveaux missiles intercepteurs développés en collaboration avec les Etats-Unis.

(Greg Torode, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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