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La fin de l’université pour tous ?

Une circulaire publiée par le gouvernement autorise le tirage au sort pour l'affectation des étudiants à l'entrée à l'université. Et les deux candidats restants à la présidentielle prône le mérite ou l’instauration de prérequis. C’est la fin d’un système où le rêve de l’étudiant n’aura plus sa place.

Que fait un gouvernement entre le premier et le deuxième tour de l’élection présidentielle qui va bientôt le mettre au chômage ? Il glisse des mesures qu’il n’aurait pas pu faire passer autrement. Comme celles qu’il entérine entre Noël et le jour de l’an. Pas vu, pas pris ?

En début d’année, le gouvernement a essayé de prendre un arrêté sur le tirage au sort à l’université. Devant le tollé provoqué, il a fait marche arrière… Pour finalement mieux revenir en publiant une circulaire, la semaine dernière. Alors que les Français ont les yeux rivés sur le duel Macron/Le Pen, le ministère de l’Education nationale a donc décidé de tenter sa chance.

Le tirage au sort est une pratique utilisée depuis plusieurs années pour départager les trop nombreux candidats à l’entrée de certaines filières universitaires surbookées, comme les Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), la psychologie, le droit ou encore la première année commune aux études de santé (Paces). En clair, certains étudiants se voient refuser dans l’université de leur choix faute de place. Et comme, la sélection est interdite, on tire au sort ceux qui iront voir ailleurs. Du côté du ministère, on minimise. A la rentrée 2016, seuls 3.500 jeunes n’ont pas obtenu de place dans leur premier vœu à l’université. Mais si c’était vous ? Ou votre enfant ?

Que faut-il faire ? Le prochain président de la République risque fort de balayer cette circulaire. Marine Le Pen s’est clairement exprimé sur le sujet : "le sort des étudiants ne peut être réglé à pile ou face", a-t-elle déclaré, affirmant que "le système d'orientation sera revu de fond en comble afin de privilégier les résultats scolaires, l'assimilation des savoirs et le mérite". De son côté, Emmanuel Macron a fait savoir qu’il jugeait "la situation actuelle totalement hypocrite". Pour le candidat d’En marche !, il n’est pas normal qu’on laisse un étudiant avec un bac littéraire s’inscrire en faculté de médecine sans vérifier qu’il sera capable de suivre les enseignements. Il souhaite donc que chaque filière du supérieur puisse déterminer des prérequis.

Vous l’aurez compris, entre le tirage au sort entériné du gouvernement actuel, l’inscription au mérite ou l’instauration de prérequis… L’université pour tous, c’est fini. Demain, on décidera donc de votre avenir, on vous mettra dans une filière qui correspond à votre parcours. Et tant pis pour ceux qui se réveillent trop tard, des rêves plein la tête. Tu voulais devenir médecin ? Il fallait bosser dès la maternelle, c’est trop tard. Tu voulais faire du droit ? Avec un bac technologique, n’y compte même pas. Pire, on cassera encore un peu plus l’ascenseur social. L’inscription sans condition à l’université était le dernier maillon d’un accès égalitaire à l’éducation.

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