Retrouvez Weekly sur Facebook

Temps réels

La police de Chicago de nouveau décriée après la mort de deux Noirs

CHICAGO (Reuters) - Les familles de deux Noirs-Américains, un étudiant et une femme de 55 ans, tués par balles par la police samedi matin à Chicago ont dénoncé dimanche l'usage d'une violence excessive et ont reproché au maire de la ville Rahm Emanuel de les avoir abandonnées.

Les policiers ont indiqué être intervenus après un appel téléphonique signalant une dispute familiale au domicile du père de Quintonio LeGrier, 19 ans, étudiant à la Northern Illinois University.

Des membres de la famille ont expliqué avoir appelé les secours car le jeune homme menaçait son père à l'aide d'une batte de base-ball. Les policiers ont indiqué qu'à leur arrivée sur les lieux ils avaient dû "affronter un individu combatif".

La seconde victime, Bettie Jones, 55 ans, mère de cinq enfants, a été tuée accidentellement par une balle qui a traversé la porte de son appartement, selon des membres de sa famille. La police de Chicago a reconnu qu'elle avait été "accidentellement touchée et tragiquement tuée".

Cette nouvelle affaire intervient alors que la police de Chicago fait déjà l'objet d'une enquête fédérale ouverte en vertu de la protection des droits civiques. Les investigations portent sur un possible usage excessif de la "force létale" et sur le respect de la discipline dans les rangs de la police de la troisième plus grande ville du pays.

La diffusion récente d'une vidéo montrant la mort d'un adolescent noir tué en 2014 par un policier blanc a conduit à de nombreuses manifestations de colère doublées d'appels à la démission du maire de la ville, Rahm Emanuel, ancien secrétaire général de la Maison blanche au début du premier mandat de Barack Obama.

Dans un communiqué, le maire a réclamé un examen des méthodes d'intervention de la police. "Les tirs d'hier soulèvent de graves questions auxquelles devra pleinement répondre l'enquête de l'administration indépendante d'inspection de la police", ajoute-t-il.

Janet Cooksey, la mère de Quintonio LeGrier, a déclaré devant la presse que son fils avait été tué de sept balles. Elle avait auparavant indiqué aux journalistes que le jeune homme souffrait de troubles mentaux.

Plusieurs personnes qui se sont exprimées lors de cette conférence de presse portaient des T-shirts avec la mention "Rahm nous a laissé tomber".

Depuis un an et demi, plusieurs affaires d'Afro-Américains tués par des policiers ont provoqué des vagues de protestations dans différentes villes des Etats-Unis et un mouvement de défense des droits baptisé "Black Lives Matter" (La vie des Noirs compte) a été lancé.

(Justin Madden; Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français)

Et vous, quel est votre avis ? Exprimez-vous ! Réagissez à cet article.


Suivez-nous

Les auteurs