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La police de Cologne blâmée pour sa gestion des agressions

DÜSSELDORF, Allemagne (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a reproché lundi à la police de Cologne d'avoir commis des manquements et d'avoir donné d'elle une image "inacceptable" le soir du réveillon du Nouvel An, au cours duquel des agressions en série ont visé des femmes.

Les policiers ont été dépassés en nombre mais n'ont jamais appelé des renforts, a dit le ministre qui parle là de "graves manquements".

Il a reproché de même aux policiers de ne pas avoir dit dans les jours qui ont suivi que l'écrasante majorité des auteurs des agressions étaient des migrants, parlant à cet égard de "politiquement correct" mal placé.

Ces agressions, pour lesquelles plus de 600 plaintes ont été déposées dans plusieurs villes d'Allemagne, essentiellement Cologne et aussi Hambourg, sont le fait dans leur quasi-totalité de personnes d'origine étrangère, a dit le ministre, Ralf Jäger, devant une commission spéciale créée sur les violences de Cologne.

"Sur la base des témoignages recueillis, du rapport de la police de Cologne et des descriptions faites par la police fédérale, il semble que des migrants sont presque dans tous les cas responsables des actes criminels", a dit le ministre.

"Tous les signes tendent à montrer qu'il s'agit de Nord-Africains et plus largement de personnes venant du monde arabe", a-t-il ajouté. "En l'état actuel de l'enquête, nous pouvons dire que des demandeurs d'asile arrivés l'an passé sont au nombre de suspects".

"L'image qu'a donnée la police de Cologne le soir du réveillon est inacceptable", a continué le ministre, devant la commission du Landtag à Düsseldorf.

"TOTALEMENT INACCEPTABLE"

Selon Jäger, plus de 1.000 hommes d'origine arabe se sont rassemblés le soir du réveillon sur le parvis de la gare centrale de Cologne, dont un grand nombre d'entre eux, ivres, manifestaient un comportement agressif. Des femmes ont ensuite été agressées sexuellement par de petits groupes d'entre eux, ou bien ont été volées ou menacées.

"Après la phase alcool et drogue est survenue la phase violente", a résumé le ministre, membre du SPD (sociaux-démocrates).

Selon Bernd Heinen, inspecteur de la police de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la police n'avait "pas le contrôle de la situation" et n'a "pas pu empêcher, quasiment sous ses yeux, que des agressions sexuelles soient commises sur des femmes et que celles-ci soient victimes de vols".

A Berlin, le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a jugé "totalement inacceptable" les violences du réveillon à Cologne, mais a estimé qu'il ne fallait pas pour autant entretenir un climat de suspicion généralisé envers les réfugiés et les migrants.

Cinq cent seize plaintes ont été déposées à Cologne pour agressions, dont 237 pour agressions sexuelles, et 133 plaintes ont été enregistrées à Hambourg.

L'Allemagne a accueilli l'an dernier sur son sol 1,1 million de réfugiés, venus pour une bonne part du Moyen-Orient où ils ont fui les conflits en Irak et en Syrie. La politique d'accueil des migrants défendue par la chancelière Angela Merkel, vivement contestée, a passablement entamé sa cote de popularité.

(Matthias Inverardi et Tina Belton et; Eric Faye pour le service français)

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