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La thèse du complot international pas étayée à San Bernardino

par Dan Whitcomb

SAN BERNARDINO, Californie (Reuters) - Le couple responsable de la fusillade qui a fait 14 morts la semaine dernière à San Bernardino, en Californie, était radicalisé "depuis un certain temps", mais rien ne permet à ce stade de dire que la tuerie résulte d'un complot international, a fait savoir lundi le FBI.

La police fédérale a par ailleurs indiqué que Syed Rizwan Farook et son épouse Tashfeen Malik, qui étaient respectivement âgés de 28 et 29 ans, se sont entraînés au tir quelques jours avant de passer à l'acte.

Le couple a été tué par la police quelques heures après la fusillade, que le FBI a requalifié vendredi en "acte de terrorisme". La jeune femme née au Pakistan et qui a passé la plus grande partie de sa vie en Arabie saoudite est soupçonnée d'avoir prêté allégeance à l'Etat islamique. Le mouvement djihadiste a attribué après coup la tuerie à deux de ses "partisans".

Outre des armes, le couple possédait des milliers de munitions et des explosifs en quantité suffisante pour fabriquer 19 bombes artisanales, toujours selon le FBI.

La chaîne de télévision Fox News, qui cite une source proche de l'enquête, annonce par ailleurs que 28.500 dollars ont été versés le 18 novembre sur le compte en banque de Syed Farook. Les enquêteurs cherchent à savoir si la transaction, effectuée par WebBank.com, dont le siège se trouve dans l'Utah, correspond ou non à un prêt.

Ils se demandent en outre si Farook, né dans l'Illinois de parents pakistanais et qui a grandi dans le sud de la Californie, a rencontré son épouse par l'intermédiaire d'autres extrémistes. Leur mariage a été célébré en Arabie saoudite à l'été 2014.

"La réponse est que nous ne le savons toujours pas", a déclaré David Bowdich, directeur de l'antenne du FBI à Los Angeles, lors d'une conférence de presse. "Nous avons appris que les deux individus étaient radicalisés depuis un certain temps", a-t-il poursuivi.

Pour la jeune femme, qui est revenue étudier au Pakistan après son séjour en Arabie saoudite, cette radicalisation a commencé avant son arrivée aux Etats-Unis, mais la police ignore si le couple a continué à évoluer dans ce sens de lui-même ou sous l'influence de tierces personnes.

Selon deux sources proches de l'affaire, les enquêteurs ont découvert des communications électroniques montrant qu'il a cherché à entrer en contact avec des extrémistes étrangers, mais pensent que cette correspondance est le fruit d'une "autoradicalisation" et cherchent plutôt à savoir si les tireurs entretenaient des liens avec d'autres extrémistes islamistes aux Etats-Unis.

"Je tiens à être parfaitement clair. Nous n'avons à ce stade aucun élément montrant qu'il s'agit d'un complot américano-étranger", a souligné David Bowdich.

Jusqu'ici, 400 personnes ont été interrogées dans le sud de la Californie et 320 éléments matériels saisis.

(Avec Barbara Gorman à New York et Mark Hosenball à Washington, Jean-Philippe Lefief pour le service français)

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